Le rapprochement Alcatel - Lucent tracasse les politiques US
La fusion entre les deux équipementiers ne fait pas que soulever l'enthousiasme. Selon Les Échos, le président de la commission sur l' »armement » à la chambre des représentants, Duncan Hunter, parle d'un risque important pour la sécurité des États-Unis !
Pour bien comprendre l'angoisse des politiques américains, il faut rappeler que les fameux 'Bell labs', laboratoires de recherche et développement de Lucent sont à l'origine de nombreuses avancées technologiques dans le domaine de la défense et de la sécurité du territoire aux Etats-Unis.
Selon Duncan Hunter, président de ladite commission parlementaire, c'est bien là le c?ur du problème : « Il existe un vrai risque de transfert de technologies ou d'informations sensibles vers d'autres pays avec lesquels Alcatel a signé des contrats commerciaux. » L'appréhension est d'autant plus forte à Washington que parmi les pays en question, figurent pléthore de pays appartenant à la liste noire du gouvernement américain, comme, l'Iran, la Corée du Nord, la Syrie et bien d'autres, plus ou moins « encombrants » selon cet élu républicain. Conséquence, avant d'obtenir l'aval du comité américain sur les investissements étrangers, les parlementaires qui siègent dans cette chambre ont demandé que les activités les plus sensibles soient déplacées vers une filiale de Lucent totalement indépendante. Lors de sa visite à Paris, pour officialiser le rapprochement entre les deux géants, Pat Russo, interrogé par Silicon.fr, avait précisément répondu que le principe de constituer cette filiale était acquis. Mais visiblement, certains continuent de faire planer des doutes, tentant ou non de décrédibiliser Alcatel. Cette idée de filialisation, comme le rappelle le quotidien économique, a son pendant en France, d'une certaine façon puisque Alcatel a cédé ses activités satellites et sécurité à Thales. Ce n'est par la première fois que le groupe français essuie la critique de lobbys Américains pour ses liens avec l'Iran et la Syrie. Le groupe rétorque régulièrement qu'il ne partage aucune donnée sensible avec ces pays. Un porte-parole vient de le réaffirmer: « Aucun des produits vendus au Soudan en Iran ou en Syrie n'est en violation avec des lois et réglementations américaines[concernant l'exportation de technologies sensibles]. »
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