Le résultat de Deutsche Telekom est encore plombé par le fixe
Le contexte est toujours très difficile pour Deutsche Telekom. Alors que son grand concurrent France Télécom est parvenu à stopper la chute des revenus liés à la téléphonie fixe, le groupe allemand continue à être plombé par le repli de cette activité.
Le premier opérateur européen, en termes de chiffre d'affaires, annonce une baisse de 5,8% de son excédent brut d'exploitation au premier trimestre. Il a réalisé un bénéfice avant impôt, charges financières, dépréciation et amortissement (ebitda), ajusté des charges exceptionnelles, de 4,7 milliards d'euros.
Son chiffre d'affaires a progressé de 4,1% à 15,5 milliards d'euros. S'il a gagné 572.000 clients dans le haut débit sur le trimestre, l'ex-monopole en a perdu parallèlement 588.000 dans sa division fixe T-Com.
Le groupe va néanmoins recevoir très vite de l'argent frais grâce à la cession officielle de Club-Internet à Neuf Cegetel pour 450 millions d'euros, selon diverses sources.
L'opérateur a confirmé ses objectifs annuels, à savoir un Ebitda ajusté d'environ 19 milliards d'euros et une croissance modérée du chiffre d'affaires.
Rappelons que René Obermann, le nouveau patron de l'opérateur a présenté un plan destiné à améliorer la compétitivité du groupe. Outre des coupes franches et des investissements dans la fibre optique, le groupe entend réduire ses coûts de 900 millions d'euros.
Et le principal poste visé sera les salaires des employés. Deutsche Telekom propose ainsi de baisser de 12% en deux ans, les salaires de 50.000 personnes. En contre-partie, leurs emplois seront garantis jusqu'en 2010.
Ces salariés sont majoritairement issus de la branche services client, qui à terme devrait être externalisée au sein d'une nouvelle entité baptisée T-Services.
Les syndicats, connus en Allemagne pour leurs capacités de dialogue, ont cette fois claqué immédiatement la porte des négociations. « Un accord est totalement exclu. On ne peut pas attendre de tels sacrifices des salariés », commente Lothar Schröder du syndicat Ver.di.
Pour autant, la direction entend aller jusqu'au bout. Deutsche Telekom est dans une position très difficile : 2 millions de clients ont quitté son réseau fixe en 2006 et (contrairement à France Télécom), il ne domine pas outrageusement le marché de l'ADSL.
Le groupe compte lancer T-Service en juillet, avec ou sans l'aval des syndicats. La grève générale se profile, une première en Allemagne.
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