Le storytelling, ou comment vulgariser la technicité sans perdre en expertise
Il est vrai que "raconter des histoires", ce n'est pas la préoccupation centrale d'un expert technique, et à raison, mais la validation de vos projets dépend de plus en plus de personnes qui n'ont pas votre expertise. Comment faire alors pour vulgariser et raconter son projet, plutôt que d'en présenter les chiffres, sans le vider complètement de sa crédibilité et de sa substance ? Bref, où se trouve le bon équilibre entre information conséquente et renseignement pertinent, entre vulgarisation utile et simplification ralentissante ?
Chez ZEPRESENTERS, loin de pouvoir répondre à ces questions à votre place, nous nous proposons de vous donner quelques conseils afin de trouver la meilleure manière d'allier storytelling et technicité dans vos propos, sans perdre en expertise.
Connaître son audience
La première étape peut paraître simpliste, mais dans le quotidien de ses projets, à force de répéter les mêmes choses, on en oublie que notre vocabulaire n'est pas celui de chacun. Connaître son public avant de prendre la parole va donc plus loin que de simplement savoir qu'on aura Michel ou Marie ou Jean en face de nous.
Prenez donc quelques minutes avant de préparer votre intervention pour vous demander qui seront les personnes présentes, quel est leur niveau de connaissance du sujet, et surtout à quoi va leur servir cette information.
Présenter un sujet, technique ou non, sans se demander quelle sera son utilité pour son audience, c'est prendre en otage son public. Vous ne prenez pas la parole pour rien, faites donc connaître vos objectifs à votre auditoire.
Cette étape préalable vous permettra d'éviter certains écueils techniques qui n'ont pas leur place face à un public pas du tout concerné, et pourra aussi vous permettre de les motiver à être plus attentif en mettant du poids sur ce que le projet a à leur apporter.
Structurer son récit
Les histoires ne sont pas construites n'importe comment. Et le storytelling relève de l'art et de la science de créer des histoires engageantes. Pour raconter son projet, plutôt que d'en exposer les aspects froids et techniques, il vous faudra vous interroger sur où se trouve le début de l'histoire... et dans tous les bons contes, on parle d'abord du pourquoi avant de raconter le comment.
C'est ce réflexe, disparu du monde de l'entreprise, qu'il faudra reconquérir : avant même de présenter en détail votre projet, vos actions, les chiffres clés, il vous faut revenir au début de l'histoire en racontant ce qui vous a motivé à agir, les circonstances qui demandaient de trouver une solution différente des procédés habituels, bref le "pourquoi on l'a fait". Et ce, en tout premier lieu, pour ne pas justifier ses actions mais bien raconter son idée.
En plaçant bien ce moment de contextualisation dès le début, vous répondrez à un besoin simple de votre public, qui est le besoin de cohérence. Votre audience, ne connaissant pas votre sujet aussi bien que vous (sinon, pourquoi leur présentez-vous?) doit rapidement pouvoir comprendre le raisonnement derrière vos actions, au risque sinon de se retrouver confus. Et, on le sait très bien, quand c'est flou, on se dit qu'il y a un loup.
Vulgariser, ce mot magique qui ne me dit rien.
Le mot "vulgarisation" a longtemps été utilisé pour inspirer les experts, chercheurs et scientifiques à décrire de manière abordable pour tous des sujets demandant un socle de connaissances important.
Une proposition qui fait rêver de prime abord, mais qui rapidement pose un problème : je fais comment pour simplifier un sujet sans y passer 3 heures et me perdre dans mes explications ?
En effet, ce n'est pas pour rien que certains sujets techniques demandent des années d'études et d'expérience pour pouvoir les maîtriser. Néanmoins, comme dit en introduction, vous dépendez parfois, si ce n'est souvent, si ce n'est tout le temps, de non-experts sur le sujet.
Plusieurs petites astuces pour simplifier vos idées s'offrent à vous
Raconter les enjeux, plutôt que d'insister sur comment l'outil va fonctionner
Finalement, un outil technique, savoir s'il fonctionne ou comment il fonctionne, n'intéressera pas un public non expert.
Ce n'est pas qu'il n'en ont rien à faire, au contraire, mais c'est signe de confiance. Là où vous pourrez les toucher, c'est en les assurant que vous avez parfaitement compris le besoin auquel vient répondre l'outil. Insistez sur les enjeux avant tout.
Montrer plutôt que décrire
L'émission C'est pas sorcier le faisait ainsi et ce n'est pas pour rien. Certes, j'imagine que vous ne vous adressez pas à des enfants. Mais faisons l'expérience quand même.
Il sera bien plus facile pour eux d'aborder la complexité si vous pouvez présenter avec un maximum d'exemples, de photos, et de vidéos vos projets techniques. Rendez ça concret !
Penser à intégrer un temps racontant tout ce que le projet va nous apporter en termes de bénéfices.
Ce qui est évident pour vous ne le sera pas pour tous, et au risque d'avoir l'impression de se répéter ou d'appuyer sur des évidences, prenez un moment de conclusion afin de lister les bénéfices de cette solution.
S'il n'y en a aucun, ne serait-ce que le fait d'éviter un risque, c'est que le problème se porte peut-être moins sur le storytelling que sur la solution en elle-même...
Vous l'aurez compris, chez ZEPRESENTERS nous considérons que l'exercice de prise de parole sur nos projets n'est absolument pas un simple exercice de style, et qu'il est fondamentalement lié à nos projets, à leur réussite et à leur cohérence.
Vous avez donc ici quelques bonnes pratiques à appliquer lors de la présentation de vos projets techniques, et vous pourrez en trouver bien d'autres en lisant nos autres articles ou en écoutant notre podcast !
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