MMS 2009: Microsoft System Center: futur leader de l'admin IT ?
Las Vegas. - Il y a une quinzaine d'années, un éditeur d'ERP pour PME/PMI avouait que le concurrent qu'il redoutait le plus était Microsoft. Devant notre étonnement, il rétorqua : « Ils ne proposent pas de solutions, mais s'ils s'y mettent.» Lucide clairvoyance ! Depuis lors, ce scénario a été joué sur les terrains de la BI, de l'ERP. Il semble se reproduire sur les solutions d'administration, et de façon plus marquée sur la virtualisation.
Microsoft On-line commence à ouvrir ses ailes
Pour concrétiser une politique de fournisseur de technologies pour 'clouds' privés ou publics, Microsoft annonce des solutions de services hébergés en ligne. Certaines d'entre elles ont déjà été concrétisées depuis quelques semaines, comme Microsoft Forefront Online Security for Exchange (service en ligne de protection contre le spam les malware et les violations aux règles de l'entreprise en matière d'e-mailing).
L'éditeur ouvre la commercialisation de Microsoft Business Productivity Online Suite (BPOS) à 19 pays (voir les articles Microsoft lance de nouvelles applis en ligne , Microsoft affiche des ambitions chiffrées raisonnables, BPOS, les partenaires restent prudents ), proposant des solutions 'SaaS' de communications et de collaboration (Exchange Online, SharePoint Online, Office Communications Online.).
Des Kits Microsoft pour faire naître les clouds
Lire aussi : Finalement, AWS va revendre du VMware
Pour compléter le dispositif, Microsoft Dynamic Data Center Toolkit for hosters est déjà disponible. Il regroupe un ensemble de services pour accompagner les hébergeurs dans leur déploiement de 'clouds' en profitant d'une approche de type Fabric (virtualisation, provisionning à la volée, etc.) avec les technologies Microsoft.
Dans 90 jours, Microsoft Dynamic Data Center Toolkit for enterprises apportera le même type d'accompagnement aux entreprises souhaitant déployer des 'clouds privés' : conseil, diagrammes d'architectures de référence et quelques logiciels liés au portail, à la refacturation, etc. Bien entendu, cela concernera les services managés on-demand et les serveurs virtualisés dans un environnement System Center et Windows Server 2008 (avec Hyper-V).
System Center parle aussi Unix et Linux !
Autre annonce essentielle, System Center Operations Manager 2007 R2 doit arriver dans soixante jours. Il étendra ses capacités de services managés de bout en bout aux systèmes d'exploitation Unix (HP-UX, Sun Solaris, IBM AIX 5L) ainsi qu'à RedHat Enterprise Linux, Novell SUSE Linux Enterprise Server.
Microsoft répond là à une objection majeure de certains de ses clients ou prospects et à une faiblesse souvent mise en avant par ses concurrents.
Cette mouture s'enrichit de connecteurs (provenant du rachat d'Engyro en juin 2007) pour relier Operations Manager à HP OpenView et IBM Tivoli. En outre, des partenariats avec Dell et HP permettent une gestion évoluée des machines de ces constructeurs par System center. HP lance même Insight Control Suite for Microsoft System Center. La partie va devenir plus complexe entre Microsoft, CA, HP, ou IBM. Une baisse des prix à envisager ?.
Une R2 majeure pour Virtual Machine Manager 2008
Concevoir des 'clouds' en virtualisant à tour de bras montre vite des limites. Cela exige des solutions évoluées de gestion de ces environnements. C'est pourquoi Microsoft met les bouchées doubles et annonce que System Center Virtual Machine Manager 2008 R2 (SCVMM) sera disponible dans les soixante jours suivant le lancement de Windows Server 2008 R2 (annoncé entre la fin de l'été et la fin de l'année 2009). Fonction qui intéressera les administrateurs, Microsoft Visio dispose d'un add-in System Center pour transformer ses schémas statiques en porte d'accès dynamique vers l'environnement de gestion d'infrastructure.
Découpler applications serveur et OS
Bob Kelly prépare le terrain pour la démonstration d'une preview (qui sait quand cela sera disponible ?.) qui pourrait marquer les esprits.
«Aujourd'hui, beaucoup pensent virtualisation des serveurs et des ressources matérielles. Nous utilisons l'abstraction pour les serveurs et leurs composants matériels, le système d'exploitation et même pour les applications depuis l'OS. Il serait pourtant intéressant , comme le réalise la virtualisation des applications côté client, de faire abstraction des applications serveur ou de les séparer de la 'fabrique' de serveurs du datacenter», propose avec malice Bob Kelly.
«Découpler l'application du système d'exploitation serveur apporte deux avantages majeurs. Tout d'abord un déploiement facilité puisqu'il consiste alors simplement à copier un fichier. Puis, une gestion basée sur des images qui réduit considérablement les coûts de gestion, de maintenance, de mise à jour, etc.»
Et un spécialiste maison se lance dans une démonstration intéressante : en découplant une application de Windows 2008 sur lequel elle repose, il met à jour le système sans interrompre l'application. Une fois le système modifié, il "redépose" l'application - sans interruption sur l'OS ! Belle démonstration de migration en temps réel. « C'est fantastique, lorsqu'on y pense ! Et nous sommes les seuls à pouvoir le faire. Certes, VMware en parle dans sa 'roadmap', tandis que nous le réalisons déjà dans nos laboratoire et cela fonctionne vraiment », s'enthousiasme le démonstrateur, égratignant au passage le leader du marché. Il est vrai que ce type de management basé sur des images ouvre de nombreux horizons. Cependant, les concurrents travaillent aussi sur ces approches et annonceront sans aucun doute des produits dans les semaines ou mois à venir.
La "live migration" vers le 'cloud externe' en deux clics !
Autre évolution intéressante de VMM 2008 R2, la possibilité d'ajouter à un 'cloud privé' (décidément, ces deux mots associés sonnent vraiment faux ! bon.) des ressources virtuelles provenant de 'clouds publics'. Un clic sur le nouveau bouton "Add public resources", et les ressources externes apparaissent directement dans la console de VMM.
« Des éditeurs comme VMware veulent vous faire croire qu'il faudra révolutionner le datacenter et le cloud pour y parvenir, et veulent vous faire revoir votre architecture. Les utilisateurs de System center sont déjà prêt à le réaliser sans rien changer », lance Michael, le démonstrateur. Apparemment, la guerre est bien ouverte ! Ensuite, la migration en temps réel d'une application virtuelle vers le 'cloud public' s'effectue progressivement jusqu'à prendre le relais sans interruption.
Toutefois, ce type de manipulation, avec Microsoft ou d'autres, nécessitera de nombreuses précautions. En premier lieu, une bonne connaissance de ses liens réseau est indispensable, et une optimisation dynamique de la charge s'impose.
Une chose est sûre, Microsoft a affuté ses armes et engage le combat sur le terrain de l'administration et de la virtualisation. Certes, les avancées semblent poussives. Assez logique puisque, comme toujours, il s'agit d'aligner le 'back-end' Windows-SQL-Middleware-Communication., le client Office et Windows 7, et les solutions 'on-line' ! D'où l'impact lorsque les bataillons se mettent en marche ! Et là encore, les partenaires assurent le relais sur le terrain : imparable !
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