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Maxime Lombardini (Iliad/free) : «Le dégroupage est un enjeu essentiel»

Alice, dégroupage, fibre optique, licence 3G. Tels sont les chantiers qu'Iliad s'apprête à attaquer prochainement. Ses bons résultats lui permettent de les aborder sereinement.

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Maxime Lombardini (Iliad/free) : «Le dégroupage est un enjeu essentiel»

Dans la foulée de l'annonce de ses résultats ce matin, Iliad a donné une conférence de presse pour revenir sur la situation de l'entreprise et sa stratégie à venir. Dégroupage, fibre optique et licence mobile 3G sont les grands axes de développement qui animeront le groupe dans les mois qui viennent.

Le directeur général Maxime Lombardini s'est d'abord félicité de la rapide intégration d'Alice dans la structure d'Iliad. Si la société rachetée à Télécom Italia France en août 2008 pèse encore sur les résultats du groupe, elle affiche pour la première fois une contribution positive de 5,5 millions d'euros à l'Ebitda (résultat d'exploitation avant amortissements) du groupe sur le premier semestre 2009.

Une contribution positive due à la restructuration sévère qu'Iliad lui a fait subir en réduisant drastiquement les offres d'Alice (deux contre une centaine), en minimisant les coûts marketing et, surtout, en migrant son système d'information des abonnés vers celui de la maison mère « plus léger et moins couteux », selon le directeur général.

Mais les efforts doivent se poursuivre pour atteindre l'équilibre. Sur le premier semestre, Alice affiche en effet un résultat opérationnel négatif de 66,6 millions d'euros. Ces efforts passeront par l'extension du taux de dégroupage « qui va se faire sur 2010 avec les mêmes services à valeur ajoutée que ceux de Free », selon Maxime Lombardini. Sur les 782.000 abonnés ADSL d'Alice, moins de 54 % sont dégroupés contre plus de 87 % pour Free.

2700 répartiteurs fin 2009

Or, « le dégroupage est un enjeu essentiel », notamment en terme de marge des activités ADSL qui progresse de 43 % à près de 495 millions d'euros dégagés. L'objectif est donc d'atteindre les 82 % d'abonnés dégroupés, Free et Alice confondus, d'ici la fin de l'année. Pour cela, Iliad entend exploiter un total de 2700 répartiteurs fin 2009.

Free va poursuivre la modernisation de ses services Home Video (offre de vidéo à la demande forfaitaire) et VOD. La vidéo à la demande (VOD) devrait d'ailleurs prendre un coup d'accélérateur avec l'adoption de la loi Hadopi. « La VOD va s'améliorer avec la disponibilité des films quatre mois après leur sortie en salles au lieu de huit précédemment », explique le dirigeant. Consommera-t-on plus de longs métrages pour autant? Quant à TV Perso, la plate-forme d'échange de vidéos inter-freenautes, « c'est typiquement le genre de service qui sera amélioré le jour où la fibre optique sera généralisée ».

Mais les vrais enjeux se trouvent ailleurs, dans « deux beaux projets » : le déploiement du réseau à très haut débit FTTH (Fiber to the home) et le mobile. Concernant la fibre optique, la réglementation se précise depuis juin avec la multifibre préconisée par l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) qui intègre le principe de fibre surnuméraire imposée à l'opérateur « fibreur ». La proposition devrait être définitivement validée d'ici 2 à 3 mois au niveau européen. Une préconisation taillée pour les 5,2 millions de foyers des zones denses. Des « conditions satisfaisantes » aux yeux de Maxime Lombardini.

800.000 prises fibre optique en province

Free maintient son objectif d'amener son réseau au pied de 70 % des immeubles parisien pour fin 2009. Quant aux principales villes de province, l'ouverture de l'accès aux fourreaux de France Télécom permet aujourd'hui au groupe d'étudier l'accès à 800.000 prises. « Les travaux vont commencer dans les semaines qui viennent », promet Maxime Lombardini qui rappelle avoir déjà signé pour 120.000 foyers « clé en main » antérieurement aux accords avec l'opérateur historique. Iliad pourrait dont apporter le très haut débit à 900.000 foyers dans les mois qui viennent.

La couverture des zones moins denses (pour les 24 millions de foyers français) devra en revanche passer par un réseau mutualisés entre les opérateurs avec intervention des pouvoirs public et collectivités locales. « Il faut que les opérateurs jouent le jeux », indique le dirigeant, « SFR semble d'accord. »

Les discussions avec France Télécom/Orange pourraient être une autre paire de manches. D'autant que, pour protester contre la multifibre (alors qu'il préconisait la monofibre), l'opérateur historique a menacé de geler ses investissements dans le domaine au risque de ralentir le procéssus de déploiement du très haut débit en France. Une menace que Maxime Lombardini ne prend pas au sérieux. « C'est un chantage assez classique presque comique puisque Orange a déjà quasiment couvert toutes les zones denses », se gausse-t-il. Bref, chez Free, la fibre « avance bien ». Objectif 2012 : 4 millions de foyers raccordables.

Une offre 3G très simple et aussi innovante que possible

Le discours est beaucoup plus réservé pour la question de la téléphonie mobile. Et pour cause, Iliad/Free n'a pas encore obtenu la quatrième licence 3G. Ouvert le 1er août, le dépôt des dossiers de candidature court jusqu'au 29 octobre. Le gagnant doit être désigné le 29 mai 2010 au plus tard. Même si Free Mobile est donné favori, « il n'y a aucune certitude quant à l'obtention de la licence », insiste Maxime Lombardini.

Ce qui n'empêche pas le groupe de préparer ses projets sur lequel le directeur général se montre peu locace. « Il s'agira d'une offre très simple et aussi innovante que possible » qui devrait néanmoins s'avérer très compétitive. Un forfait voix-données illimité à 30 euros par mois comme pour la Freebox? Pour cela, il faudra construire le réseau, ce qui n'est pas une mince affaire. « Nous confirmons la nécessité d'investir 1 milliard d'euros pour couvrir 80 % du territoire. »

Même la réflexion sur le mode de commercialisation de sa future potentielle offre mobile est en cour. « On ne considère pas que l'on pourra tout faire sans boutique mais il y a une différence entre vitrines et accords de distribution type The Phone House », a précisé Maxime Lombardini. Rien ne semble pour l'heure décidé. « la réflexion est en cours sur l'installation d'un réseau de boutiques. » Réponse en 2010.

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