Mayetic ferme, le travail collaboratif devient orphelin
La nouvelle vient de tomber et elle est plutôt mauvaise pour l'avenir du travail collaboratif. Rappelons que la société Mayetic était la seule société française organisée en télé travail à 100 %, et qu'à ce titre elle était considérée comme l'un des quatre acteurs majeurs du modèle collaboratif en France, aux côtés de Microsoft, IBM et EMC-Documentum.
Dans un communiqué, la direction dénonce une campagne médiatique diffamatoire qui appelait au boycott à son encontre (Le Monde du 21/10/2005, JT 19/20 Ile de France 3 du 22/10/2005 et Le Vrai Journal de Canal+ du 06/11/2005). Cette campagne aurait été orchestrée contre son président, Bruno de Beauregard. Des enquêtes menées par des journalistes semblent accréditer la thèse selon laquelle Manuel Aeschlimann, député-maire (UMP) d'Asnières-sur-Seine, proche de Nicolas Sarkozy, serait à l'origine de cette campagne médiatique. D'après ces journalistes, l'élu municipal « reprocherait à M. Bruno de Beauregard une activité associative en matière d'urbanisme un peu trop encombrante pour sa mairie. ». Selon la presse, il se serait fait justice lui-même. Ce qui reste à prouver. La justice a été saisie du dossier, elle devra établir les responsabilités des uns et des autres. Cette campagne de diffamation serait intervenue au moment précis où un nouvel apport en capital était demandé à la Caisse des Dépôts et Consignations, son seul partenaire financier (elle avait investi 4,3 millions d'euros et détenait 35 % du capital). Dans le même temps, des négociations très avancées étaient en cours avec France Télécom/Equant pour un accord de distribution mondial en marque blanche. Pour l'heure, s'agissant des collaborateurs de la société, le couperet est tombé: ils ont tous été licenciés le 28 décembre 2005. Alors, un beau gâchis? La société Mayetic avait reçu le label européen Euréka en 2004. Elle était soutenue financièrement par l'ANVAR. La DATAR avait retenu sa plate-forme de travail collaboratif parmi les outils d'efficacités collectives préconisés auprès des pôles de compétitivité. Ses références clients parlent d'elles-mêmes, puisque pas moins de 10 % des sociétés du CAC 40 lui auraient fait confiance, sans oublier des grands comptes tels que France 3, PriceWaterHouseCoopers, CNP Assurances, la Ville de Paris ou encore l'Organisation Mondiale de la Santé. Son site Web d'espaces de travail collaboratif, gratuit et en ligne depuis novembre 2000, était considéré par certains comme une preuve de vitalité du groupe: il serait toujours utilisé quotidiennement par plus de 14.000 associations, écoles, universités, PME, TPE, collectivités locales ou ONG, réparties dans plus de 97 pays. Ce qui représente la seconde audience mondiale en ce domaine avec plus de 200.000 utilisateurs et 45.000 espaces de travail collaboratifs.
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