Microsoft vs. Bruxelles: fin de l'ultimatum
C'est donc ce mardi qui prend fin l'ultimatum posé par la Commission européenne à Microsoft. Bruxelles en a assez d'attendre et attend de la firme qu'elle se plie enfin à tous les remèdes qui lui ont été infligés en mars 2004 pour abus de position dominante. Et si Microsoft continue à faire la sourde oreille, c'est une amende journalière de 5 millions de dollars qui pourrait lui être infligée, soit 5% de son chiffre d'affaires quotidien mondial.
Ce qui n'a pas l'air d'effrayer l'éditeur qui se contente aujourd'hui d'affirmer « travailler avec la Commission en vue de parvenir à une conformité totale ». Un discours qui reste le même depuis six mois et qui a le don d'agacer au plus au point les autorités européennes. Rappelons que Microsoft a été condamné par l'Union européenne pour abus de position dominante notamment à cause de l'intégration systématique de Windows Media Player dans Windows. L'éditeur a été condamné à payer près de 500 millions d'euros d'amende. Une peccadille au vu de son trésor de guerre. Surtout, la Commission a aussi ordonné à Microsoft de commercialiser auprès des constructeurs informatiques une version de son système d'exploitation Windows ne comportant pas son logiciel audiovisuel Media Player. La Commission a aussi imposé au groupe de fournir davantage d'informations sur ses produits et protocoles à ses concurrents, afin d'assurer une concurrence loyale sur le marché des serveurs. « Prêts à aller jusqu'au bout » ?. Si Microsoft a bien mis en place une versions de Windows sans Media Player, et a payé l'amende, l'éditeur traîne des pieds pour ouvrir ses produits et protocoles à la concurrence. La firme a tenté d'annuler ces remèdes. En vain. Commentaire récent de Steve Ballmer, patron de la firme: « Ils [Bruxelles] n'aiment pas la puissance de Microsoft. Mais nous essayons de trouver un compromis avec la Commission européenne. C'est un dossier long et complexe. Nous sommes frustrés par la forme prise par les discussions actuelles. Tôt ou tard, nous arriverons à une solution. Nous travaillons dur avec Bruxelles et nous essayons de coopérer du mieux que nous pouvons. Mais si cela n'est pas possible, nous sommes prêts à aller jusqu'au bout du procès européen », déclarait-il en avril dernier au Figaro. Microsoft ne se laissera donc pas faire et ne craint pas d'éventuelles pénalités. Il est tenté, semble-t-il, d'attendre une décision sur le fond, mais cela pourrait prendre plusieurs années. Si l'ultimatum expire mardi soir, la journée de mercredi ne sera pas pour autant décisive, Jonathan Toddle porte-parole de la commissaire européenne à la Concurrence Neelie Kroes, ayant averti que, « dans tous les cas, on va prendre plusieurs semaines pour analyser ce qu'ils ont mis sur la table ».
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