Mobiles 3G: Hutchison est loin de ses objectifs
Jouer les précurseurs n'est pas toujours profitable. Et Hutchison, opérateur mobile de Hong-Kong en sait quelques chose. Le géant asiatique a en effet lancé cette année, et avant tout le monde, des services 3G (troisième génération de mobile) dans dix pays.
L'opérateur espérait séduire les avant-gardistes ou autres technophiles de la planète: il tablait sur deux millions d'abonnés avant la fin de l'année. Un objectif qui ne sera pas atteint. En août, le groupe annonçait environ 500.000 abonnés. Aujourd'hui, il reconnaît que son objectif de départ sera inatteignable. Le relatif échec de Hutchison était prévisible. Les utilisateurs, notamment les européens, ne sont pas encore prêts pour accueillir la 3G: ils découvrent à peine le GPRS! (Vodafone Live, i-Mode.). De plus, les services dédiés sont encore peu nombreux. Facture salée Mais selon Li Ka-shing, p-dg de l'opérateur, la responsabilité revient d'abord aux fabricants de mobiles dont les livraisons de combinés 3G ont été plus faibles que prévu. Et c'est vrai que les Nokia et autres Ericsson ont eu bien du mal à finaliser ces modèles 3G censés transmettre des données à haut débit. Les plus grands fabricants ont, tout au long de 2003, repoussé le lancement de leurs mobiles de troisième génération. Nokia par exemple ne livre ses combinés 3G que depuis quelques semaines. Hutchison regrette ainsi de ne pouvoir se fournir que chez Nec et Motorola dont les livraisons sont régulièrement retardées. Hutchison espère rattraper le temps perdu avec le lancement effectif et massif de la 3G européenne à la mi-2004. Mais pour l'opérateur, la facture risque d'être salée. Le groupe a déjà dépensé 11 milliards de dollars sur les 17 prévus pour lancer ses services en Australie, Autriche, Danemark, Angleterre, Irlande, Hong-Kong, Italie, Israël, Norvège et Suède.
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