Mobiles: moins d'un tiers des européens prêts à payer pour le multimédia
Alors que les opérateurs mobiles cherchent à imposer le haut débit mobile (3G et bientôt HSDPA) auprès des consommateurs, une étude de JupiterResearch vient ternir l'optimisme ambiant. Non, les contenus multimédias (vidéo, musique, TV) ne sont pas la priorité des abonnés. Loin de là.
L'institut d'études estime que seulement 32% des européens (33% en France) sont prêts à payer pour des services ou des contenus mobiles au-delà des SMS. Bref, le modèle économique de la 3G semble remis en cause. Pour Jupiter, les consommateurs se servent avant tout d'un mobile pour la voix. Par ailleurs, « l'adoption de services mobiles multimédias est essentiellement le fait d'adolescents et de jeunes adultes mais reste relativement marginale au regard de l'ensemble de la population mobile. Malgré des revenus importants dus à la fréquence d'achat, les sonneries, logos et jeux concernent moins de 15% des utilisateurs.Seuls 8% des utilisateurs regardent des vidéos sur leur mobile, même si ce taux monte jusqu'à 12% en Angleterre en raison d'un plus grand nombre de téléphones vidéo disponibles ». Ce manque d'enthousiasme ne s'explique pas par un manque de combinés compatibles. « Seule une petite fraction des utilisateurs possédant des téléphones multimédias compatibles (MMS, jeux, Internet, musique,?) utilisent et payent les services correspondants », observe Jupiter. Selon une autre étude diffusée récemment, le coût élevé de ces services constitue un frein pour 60% des sondés. Le paiement à l'acte n'y est pas étranger. La difficulté dans la navigation des services et la complexité de l'utilisation sont considérées comme des freins pour 34% et 21% des sondés. Ca sent donc le roussi pour les opérateurs. « Un effet de dilution de l'ARPU aura nécessairement lieu maintenant que le marché de la 3G se diffuse auprès du grand public » précise Thomas Husson, auteur de l'étude et analyste mobile chez Jupiter Research à Paris. Et d'ajouter, « le retour sur investissement pourrait donc prendre plus longtemps que prévu pour de nombreuses sociétés. Face à une pression croissante sur le prix de la voix et des SMS, les opérateurs mobiles doivent maintenant aller au-delà du lucratif marché des 12-25 ans pour rentabiliser leurs investissements dans les réseaux 3G ». Pour autant, cette étude vient contredire indirectement une autre analyse du même institut. En effet, en janvier dernier, JupiterResearch estimait que le marché européen des contenus mobiles augmenterait de 3,3 à 9,1 milliards d'euros entre 2005 et 2010. Un quasi triplement en cinq ans.
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