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Oracle / Siebel : rupture avec IBM? Les analystes hésitent

Publié par Pierre Mangin le - mis à jour à

Parmi les commentaires que suscite l'OPA d'Oracle, l'un concerne IBM, partenaire de Siebel. Sera-t-il abandonné? Entretien avec Paul Hamerman, du cabinet Forrester Research, et Marc Benioff, p-dg de Salesforce

Ce 12 septembre, Larry Ellison, patron du géant des bases de données, annonce que l'affaire est conclue. Les discussions étaient entamées de longue date.

Les réactions des analystes à Wall Street ont été, dans l'ensemble, concordantes: c'est une bonne nouvelle. En revanche, on s'interroge sur la pérennité des relations privilégiées nouées entre Siebel et IBM: le joint-venture qui les liait, pour une offre CRM « OnDemand », va-t-il éclater? « Cette acquisition est assez différente de celle de PeopleSoft et de JDE: pour Oracle, Siebel vient opportunément combler des lacunes. Certes, PeopleSoft apporte une offre qui compte dans le CRM, mais celle de Siebel est plus percutante sur le marché, en particulier en raison de son offre « OnDemand » dédiée aux grands systèmes [en coopération avec IBM]. Oracle n'a rien d'équivalent pour les équipes commerciales. » Alors cette fusion, encore un défi de taille pour Oracle? « Oui, car cette acquisition rajoute de la complexité dans le programme « Fusion » annoncé par Oracle » -cette promesse de maintenir le développement des lignes de produits tout en les faisant progressivement converger vers une plate-forme unique. « Le délai de 2008[mise à disposition de la première brique de Fusion]sera plus difficile à tenir« . Faut-il faire le procès à Oracle de ne chercher qu'une opération financière, ou de mener une course en avant pour rassurer les milieux boursiers? « Les dirigeants d'Oracle savent très bien qu'il ne suffit pas d'acheter des parts de marché pour se positionner face aux concurrents -SAP notamment. Oracle va être obligé de faire très attention à écouter les clients. Car ils sont générateurs de revenus récurrents, ce sont des « abonnés » qui paient pour la maintenance, les mises à jour, et sont donc engagés dans la continuité du développement des produits.« . Pour James Governor, analyste chez RedMonk, cette acquisition positionne Oracle en concurrence frontale avec IBM. Il constate: «Personne ne peut plus discuter la taille d'Oracle ». Chez Ovum, l'analyste David Bradshaw estime que le rachat de Siebel sera une bonne affaire pour Oracle, hissant l'éditeur à la première place sur le marché du CRM. A noter le classement en chiffre d'affaires CRM (source: Gartner Group): __ SAP: 601,2 M$ (millions de dollars) __ Siebel: 478,3 M$ Peoplesoft: 124 M$ Oracle: 122,3 soit sous-total = 724,6 M$ Les concurrents ne se privent pas de commentaires

Pour le président de Salesforce, l'un des pionniers d'une offre « on demand » dans le CRM, « c'est la fin du logiciel » Pour Marc Benioff, « Oracle sort les investisseurs de Siebel de leur misère. C'est ce que nous avons fait ces dernières années avec les clients de Siebel: les sortir du pétrain! C'est la fin du software. Car tout le logiciel client/serveur est consolidé par Oracle, exactement comme Computer Associates l'a fait avec les logiciels grands systèmes« . La stratégie d'Oracle? « Elle est simple: au lieu d'innover, achetons le maximum de logiciels installés possible, appelons le tout « Oracle Fusion » et assurons-nous que tous utilisent des bases Oracles. » Le patron de Salesforce ajoute : « Il arrivera la même chose à Siebel qu'à Peoplesoft: il mourra. Les clients chercheront de nouvelles solutions et de nouveaux fournisseurs (.) Vous verrez: l'offre OnDemand de Siebel, résultat de son joint-venture avec IBM, sera la première enterrée. Elle repose sur DB2 et Websphere, elle fonctionne sur des dataservers IBM. Oracle la tuera, Oracle ne vend pas DB2. » La position de Salesforce n'est pas neutre, il est vrai: l'éditeur revendique 50% du marché du CRM en prestation « à la demande ». Il vient d'annoncer AppExchange, une nouvelle offre qui permet de fédérer les données de 70 applications différentes!

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