Orange gagne plus de clients mobiles que Free
Orange gagnerait plus de clients mobiles que Free ces dernières semaines. « En 2014 [le marché] a constaté qu'on s'est maintenu, qu'on a regagné des ventes et qu'on commençait à regagner des client sur tout le monde et même, depuis quelques semaines, sur Free », à déclaré Stéphane Richard à Stéphane Soumier sur BFM Business ce vendredi matin. « Orange a une portabilité supérieure », a-t-il ajouté. Autrement dit, plus de clients Free partiraient chez Orange que l'inverse.
Un phénomène inverse au mouvement qui a permis à Free de frôler les 10 millions de clients mobiles en moins de 3 ans. Et que Stéphane Richard explique par une prise de conscience des consommateurs. « Le prix n'est pas le seul critère, 80% du marché se détermine certes sur le prix mais pas seulement [.] il y a un retour à une appréciation plus équilibré dans la décision du choix d'un opérateur dans la qualité réseau et dans la qualité du service. » Le patron d'Orange fait indirectement référence au nouvel observatoire de l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) sur la qualité de service des opérateurs dont la dernière édition du 25 novembre, en version-test en regard des nouveaux critères d'évaluation utilisés, place Free en bas de liste sur de nombreux points. Au point que la filiale d'Iliad a demandé au Conseil d'Etat la suspension de cette publication. Demande rejetée par le Conseil.
Une marge stabilisée
Avec ce retour des clients chez Orange, Stéphane Richard entend améliorer la marge du groupe même si le chiffre d'affaires continue de baisser. « On compense 70% de la baisse par la réduction des coûts ce qui fait que notre marge de 30% est à peu près stabilisée aujourd'hui. ». Une marge que le dirigeant « compte faire repartir vers le haut dans les années qui viennent parce qu'on a besoin de cet argent pour investir encore plus pour accentuer la différence qu'on est en train de creuser avec les autres ».
Stéphane Richard est également revenu sur la vente de la co-entreprise EE à BT en début de semaine pour « huit fois son Ebitda ». Une cession que le PDG a justifié car la présence d'Orange en Grande-Bretagne n'avait plus vraiment de sens sauf à racheter BT, poisson un peu trop gros pour le Français. Le groupe préfère aujourd'hui investir sur ses marchés de la zone Afrique avec la filialisation prochaine d'Orange Afrique avant une éventuelle introduction en Bourse. Une zone « où les Allemands (co-actionnaires de EE, NDLR) ne sont pas et à fort potentiel de croissance », a-t-il indiqué.
Confiant sur Jazztel
Quant au rachat de Jazztel, qui permettrait à Orange de devenir le deuxième opérateur mobile en Espagne, le dirigeant reste résolument optimiste alors que la Commission européenne freine cette opération qui réduit à trois opérateurs un marché qui en compte quatre aujourd'hui. « Je ne vois pas la Commission bloquer une opération qui est la seule qui permet à l'Espagne d'avoir 3 grands opérateurs convergeant. Ce serait pénalisant pour le consommateur d'avoir deux grands groupes. [.] Toutes ces opérations n'ont pas pour objet de remonter les prix, c'est impossible aujourd'hui et nous allons démontrer notre bonne foi à la commission et aux consommateurs. » Une contrariété qui vient émailler une fin d'année plutôt brillante pour Orange.
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