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Pas de consolidation des télécoms en France avant 2015 selon Orange

Publié par La rédaction le | Mis à jour le

Si Orange déclare avoir les moyens de supporter, avec Iliad/Free, le rachat de Bouygues Telecom, l'opération ne devrait plus être à l'ordre du jour avant plusieurs mois.

Lors de la présentation à la presse, Stéphane Richard s'est félicité des bons résultats d'Orange sur le premier semestre qui conforte le groupe dans sa stratégie face à une « tendance globale positive sur les revenus grâce aux lancements de nouvelles offres en Europe et un poids de la réglementation moins fort que les précédentes années et qui devrait se prolonger ». Le PDG de l'entreprise a notamment mis l'accent sur la stabilité de la marge opérationnelle à 31,3%, le ralentissement de la baisse du chiffre d'affaires de 4,5%, les investissements en hausse qui se rapprochent des 13% du chiffre d'affaires et devrait s'y maintenir sur les prochaines années, la réduction de la dette de 3 milliards d'euros permettant d'atteindre un ration d'endettement proche de l'objectif de fois 2 ou encore l'augmentation du nombre de clients mobiles (179 millions dans le monde).

« La fibre est en phase de décollage »

Dans ce cadre, la France a particulièrement bénéficié du lancement de la 4G. « Nous avons activé en six mois plus de sites que tous les autres opérateurs réuni, a commenté Stéphane Richard. Nous gardons le pied sur l'accélérateur avec près de 70% de la population couverte. » Sur le fixe, Orange a réalisé 50?000 ventes nettes en fibre sur le deuxième trimestre, portant à 414?000 le nombre d'abonnés FTTH au 30 juin.

La fibre « est en phase de décollage, ce qui est très encourageant et positif car le client génère un revenu additionnel supérieur de 10% environ à celui de l'ADSL avec une fiabilité du réseau supérieure ». De plus, le taux de panne sur la fibre serait 4 fois moins important qu'en ADSL. Orange vise les 3,7 millions de foyers raccordables pour la fin de l'année contre 3 millions au fin juin.

Les résultats bénéficient également de la convergence fixe-mobile (à travers les offres Open) dont les forfaits composent 40% de la base clients en France (75% en Espagne?!!!). « La convergence est bénéfique car elle nous permet de progresser dans la fidélisation de nos clients ce qui a réduit le taux de désabonnement de 3 points en un an », rappelle le dirigeant (et de 7 points en Espagne).

Pas de consolidation avant 2015

Si l'avenir immédiat s'annonce encourageant pour Orange avec un objectifs de revenus entre 12 et 12,5 milliards d'euros pour 2014, la question de la consolidation du marché français, qui a agité l'année avec le rapprochement de SFR (et Virgin Mobile) avec Numericable, n'en reste pas moins centrale. Si Stéphane Richard la considère comme « nécessaire et inéluctable », il n'en a pas moins réaffirmé qu'après avoir étudié le rachat de Bouygues Telecom, le groupe « n'avait pas réussi à trouver la bonne équation [et] qu'Orange ne s'impliquera dans une opération [de cette envergure] que si elle est créatrice de valeur pour les parties prenantes, les salariés, les clients et les actionnaires ». Ce n'est visiblement pas le cas à ce jour.

Dans tous les cas, l'opérateur considère qu'il a néanmoins les moyens financiers de supporter cette opération puisque celle-ci intégrait la participation d'Iliad dans le rachat. « Avec un Ebitda de 12 milliards d'euros, nous avons parfaitement la capacité à supporter une opération à 4 milliards (sur les 7 milliards régulièrement évoqués pour l'ensemble de Bouygues Telecom, NDLR), a commenté Stéphane Richard. Ce n'est pas une question de moyen mais de conditions non réunies en regard de la valeur apportée. » Le dirigeant ne s'attend d'ailleurs pas à une reprise du dossier dans l'immédiat. « Il y a une certaine prudence de timing avec le rapprochement de SFR et Numericable en cours, et les deux autres opérateurs engagés dans leurs stratégies propres. On verra [la consolidation] peut-être en 2015 mais pas à la rentrée. »

Netflix repassera

Le PDG d'Orange s'est également exprimé sur l'arrivée de Netflix dont l'offre sera, elle, lancée à la rentrée. Mais pas sur la box d'Orange, dans un premier temps du moins. Pour des raisons économiques et surtout politiques face à l'impact que l'offre américaine de vidéo à la demande par Internet risque de porter sur les chaînes françaises, « je ne souhaite pas qu'Orange soit à l'avant-garde, une certaine prudence est de mise. Et nous n'avons pas besoins d'avoir ce service nouveau dans notre force commerciale. Les discussions sont arrêtées, nous attendons et verrons bien. L'offre de TV payante est riche en France, notamment avec Orange OCS, et ne restera pas inerte face à l'offensive de Netflix. » Les abonnés fixes d'Orange savent à quoi s'en tenir.

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