Rachat de 3Com par HP: 2,7 Mds$ face à Cisco et IBM...
HP a annoncé après la cloture de la bourse, mercredi 11 novembre, avoir signé un accord pour le rachat de 3Com à hauteur de 2,7 milliards de dollars.
Cette acquisition a pris tout le monde de court. Mais pour HP, l'opération pourrait bien se révéler comme un joli coup à la barbe de ses concurrents -même s'il a fallu mettre le prix: presque deux fois le chiffre d'affaires, alors que 3Com a connu quelques vicissitudes durant la décennie écoulée.
L'histoire de 3Com, 30 ans en 2009, se confond avec celle des réseaux locaux, en particulier les réseaux locaux Ethernet, à la fin des années 70. L'un de ses fondateurs n'est autre que Bob Metcalfe, co-inventeur du protocole 802.X au sein de l'organisation IEEE.
Mais 3Com, longtemps très bien implantée et bien cotée en France, a connu quelques aléas à la fin des années 90 puis au début des années 2000, avec des incursions peu convaincantes dans la téléphonie sur IP, par exemple - du moins en Europe.
A la fin des années 90, 3Com avait brutalement changé de cap en abandonnant le créneau des commutateurs haut de gamme (face à Cisco), avec la technologie de commutation de cellules ATM) - abandonnant au milieu du gué, du jour au lendemain, de grands clients comme la BNP.
Ses bouées de sauvetage auront été la création d'une joint-venture avec l'équipementier télécoms chinois Huawei - co-entreprise H3C-, incluant la construction d'un établissement industriel, R&D flambant neuf à Houangzhou (200km de Shanghai); une société commune dont 3Com a repris le contrôle progressivement, tout en récupérant une bonne partie de la technologie (que les Etats-Unis avaient vu dangeureusement partir en Chine).
Grâce à cette technologie, 5 à 7 ans plus tard, 3Com a pu revenir face à Cisco, sur le marché des datacenters, avec des commutateurs de réseaux très sophistiqués et un concept d' »infrastructure de convergence« . Tou récemment, 3Com France pouvait se féliciter d'avoir repris le chemin des grands contrats, comme avec PSA (officialisé il y a quelques semaines) ou, tout récemment la Poste (DISIT) - des clients « grand-comptes » qui devraient être, eux aussi rassurés de voir la gamme 3Com confortée par HP, comme alternative à Cisco.
Parmi les autres bonnes intuitions de 3Com, il faut également mentionner la prise de contrôle de Tipping Point, un spécialiste en matière de sécurité des accès réseau.
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Autant de pièces maîtresses face à Cisco et EMC. ou face à IBM et Dell.
Une logique de croissance externe? Pas seulement.
Cette acquisition de 3Com par HP met à nouveau en exergue une rivalité autour du rang de numéro un mondial, une place que HP a ravi à IBM à coups de rachats comme celui d'EDS. Mais pas seulement. A chaque acquisition par IBM et par HP, les analystes peuvent reprendre leur calculette et constater que, dans cette course à la croissance externe, le jeu reste très serré, d'un trimestre à l'autre. Ainsi, 3Com, qui compte environ 9.700 personnes) va apporter 1,3 milliard de revenus supplémentaires, en dollars, un montant qui devrait être consolidé dans l'escarcelle de HP, dès le 1er trimestre 2010.Cette course à la croissance externe, avec la pression des marchés boursiers, s'explique également par le fait que c'est encore le bon moment de négocier: le cours des actions, descendu à des seuils boursiers historiques en 2009, est encore très accessible, mais a commencé à remonter (cf. les récriminations des actionnaires de Tandberg face à l'OPA de Cisco). Mais pour HP, au moins une autre raison vient justifier cette acquisition de 3Com: la ligne de produits réseaux HP Procurve, si elle a étonnamment bien progressé en gamme et en part de marché, représente un faible poids dans le portefeuille du géant mondial, face à Cisco ou Juniper, ou encore face à Brocade/Foundry Networks. HP pourra désormais, avec 3Com, beaucoup mieux se positionner dans les coeurs de réseaux vers les datacenters, qui sont devenus la cible de marchés colossaux.. |
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