Radar IT : RSA=NSA ; SAP ploie ; éphémère ; Target ; bilan 2013
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
L'essentiel et rien que l'essentiel pour les DSI. Retrouvez notre revue de presse IT hebdo de la presse internationale. Cette semaine : les compromissions de RSA, la série noire de SAP, le miroir aux alouettes de Snapchat, le mauvais film de Target et le bilan très trash de 2013.
Compromission
En 2005, soit un an avant son rachat par EMC, RSA, société emblématique du cryptage, a touché 10 M$ de la NSA pour promouvoir un générateur de nombres pas vraiment aléatoires puisque l'agence d'espionnage s'y était aménagée une porte dérobée. Malgré des soupçons publiés dès 2007, il a fallu attendre les révélations d'Edward Snowden pour que RSA sorte de son mutisme et conseille un autre générateur. Le boycott de la RSA Conference USA 2014 par le patron R&D du Finlandais F-Secure traduit une perte de confiance qui devrait coûter bien plus que 10M$ à la société américaine. Bien mal acquis ne doit jamais être dit.
Scoumoune
Le travail de SAP parfois s'effondre
En l'espace d'un mois, trois échecs d'implantation d'applicatifs SAP ont fait les gros titres du web. Aujourd'hui, c'est Quanex, société canadienne de matériaux de construction, qui s'assoit sur 15 M$ et trois ans de travail après avoir réalisé qu'un système de gestion centralisée de sa production était par trop complexe et trop coûteux.
Hier, l'Américain Avon annonçait l'arrêt d'un projet de quatre ans et passait 125 M$ de pertes. Auparavant, l'Etat de Californie demandait à la justice de trancher son différend avec SAP sur fond de 250 M$ déjà investis sans résultats tangibles.
En prime, SAP vient de se fait tacler par un tribunal de Hambourg qui a jugé que les acheteurs de ses logiciels avaient le droit de les céder. Du pain béni pour les DSI qui doivent négocier les licences pied à pied avec SAP lors des opérations de fusions/acquisitions.
Superficialité
Les ados adorent Snapchat, réseau social de partage de photos et de vidéos qui s'effaceraient juste après leur consultation. Au Wall Street Journal, on s'enthousiasme pour la rentabilité économique de ce fantasme des données éphémères. Mais Snapchat commence à jouer sur la frustration en proposant une fonction Replay, elle aussi éphémère.
Pendant ce temps, Facebook, qui ne cesse de traficoter ses conditions de protection de la vie privée, enregistre jusqu'aux statuts que ses utilisateurs ne publient pas.
A lire sur The Wall Street Journal
Cartes magnétiques
Target ouvre les USA à la carte à puce
Les 40 millions de numéros de cartes volés en une vingtaine de jours dans les systèmes de Target, la troisième chaîne américaine de supermarchés, font des ravages.
Même si la très rapeuse langue de bois de Target parvient à édulcorer la gravité de la situation, les pistes magnétiques des cartes piratées contiennent bien toutes les informations nécessaires pour générer un juteux trafic à 100$ pièce. Par mesure de précaution, pour leurs actifs, des banques comme JPMorgan Chase limitent les plafonds de retrait et de paiements des cartes compromises. Pour éviter ce genre de désastre, il eut suffi que les Etats-Unis adoptent EMV, standard international des cartes à puce défini. en 1995.
Constat
2013, mauvaise année technologique
Heureusement que la technologie, c'est l'avenir puisque 2013 s'achève sur un bilan salement morose, explique Quartz, qui sort l'artillerie lourde. Les bijoux qu'étaient les smartphones innovent moins vite que leur prix n'augmentent et les montres connectées ont fait un flop retentissant ; hier leaders incontestés, BlackBerry et Microsoft, pour ne citer qu'eux, semblent déboussolés ; les opérations capitalistiques de fusions-acquisitions ont remplacé l'innovation ; les réseaux sociaux traitent leurs utilisateurs comme des veaux en batterie ; la NSA accède au niveau de puissance et de nocivité de Big Brother pendant que les médias, avides de clics et de revenus publicitaires, relaient sans ciller la morgue des patrons high-tech, gobent des fadaises comme le drone-livreur d'Amazon et font la promotion de Bitcoin dont la valeur a été multipliée par 10 en 2013. Le progrès, il faut y croire pour le voir, comme dit la réclame.
En vous souhaitant une belle année 2014.
En complément : nos précédentes revues de presse
Le Radar IT du 20 décembre 2013