SIRHEN : le système RH de l'Éducation Nationale sombre
Publié par Ariane Beky le | Mis à jour le
Le programme SIRH (système d'information des ressources humaines) de l'Éducation Nationale accumule les surcoûts. Le ministère arrête les frais.
SIRHEN, le projet de SIRH (système d'information des ressources humaines) de l'Éducation Nationale lourd et dispendieux, va être arrêté, rapporte le quotidien .
C'est le dernier rebondissement d'une rénovation longue, coûteuse et laborieuse des SIRH de l'État. Les chantiers encadrés par les gouvernements qui se sont succédés ces douze dernières années se sont déjà soldés par l'échec des projets ONP (Opérateur national de paie) et Louvois (Logiciel unique à vocation interarmées de la solde).
Un troisième dossier, SIRHEN, est lui aussi un revers ruineux. Initialement évalué à 80 millions d'euros, SIRHEN devrait finalement coûter plus de 320 millions d'euros. Les 500 millions auraient même été atteints si l'exécutif n'avait pas choisi de verrouiller le budget. Une ligne difficile à tenir alors que la baisse de la dépense publique est une priorité du mandat d'Emmanuel Macron.
La DINSIC à la manoeuvre
Lancé en 2007, le programme SIRHEN ne couvre actuellement qu'une petite partie du personnel ciblé. Il assure la gestion administrative de 18 000 fonctionnaires (le personnel de direction de l'Éducation Nationale). Or, l'institution emploie plus d'un million de personnes, dont 855 000 enseignants.
Le programme SIRHEN n'est donc adapté ni « aux enjeux de gestion des ressources humaines », ni « aux technologiques d'aujourd'hui ». Le ministre de l'Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer (en photo de une), l'a expliqué aux Échos. Il déclare par conséquent avoir décidé d'orienter l'action « vers un dispositif plus agile et plus efficace ».
Les coûts de ce revirement restent à préciser. Car il était déjà question d'opter pour des méthodes agiles l'an dernier, avant même l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République. Par ailleurs, certaines briques du programme seront réutilisées.
Il revient à la DSI de l'État, la DINSIC (direction interministérielle des systèmes d'information et de communication), de mettre en oeuvre un dispositif « pilotable ».
(crédit photo © Jérémy Barande / Ecole polytechnique Université Paris-Saclay / CC BY-SA 2.0)