SMSI à Tunis: bilan mitigé, l'occident rechigne à payer
Les nations du monde réunies à Tunis à l'occasion du
Sommet sur la société de l'information (SMSI) ont démontré une nouvelle fois le gouffre qui sépare les pays développés des pays émergents. De nombreuses questions souvent épineuses n'ont été qu'évoquées, voire juste effleurées, comme la gouvernance de l'Internet, l'accès pour les pays émergents ou la réduction de la fracture numérique. En revanche, elles ont alimenté les polémiques. Sans que l'on puisse constater de réels changements. Le statu quo s'affirme comme choix politique du progrès? Si environ 200 accords ont été signés, principalement pour permettre aux pays en voie de développement d'accéder à la technologie Internet, la question de leur financement reste encore des plus floue. L'UIT, l'Union Internationale des Télécommunications, une agence spécialisée émanation de l'ONU depuis des décennies, n'a recueilli que 7 à 8 millions d'euros. De son côté, le Fonds de Solidarité Numérique, soutenu par les Nations unies, n'a pas fait recette. Les pays occidentaux préfèrent contribuer à des programmes comme ceux de la Banque mondiale, et laissent aux entreprises privées, comme Microsoft, le soin de leur donner bonne conscience ! Sur la question de la gouvernance d'Internet, les Etats-Unis conservent le contrôle de l'Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), l'organisme en charge des noms de domaines. Dans ces conditions, le Forum mondial annoncé à l'ouverture du SMSI, jeudi, prend la forme d'un lieu où les opposants au système américain pourront s'exprimer, sans probablement en attendre de suite concrète quant à la gouvernance réelle de l'Internet. Et les grandes man?uvres sont lancées - par l'ONU, l'UIT, ou l'Internet Society - pour figurer au Forum, y prendre une bonne place, et pourquoi pas le contrôle ! Quant à la question des droits de l'homme, elle a donné lieu à de nombreuses discutions. Mais le seul consensus qui semble acquis est de ne plus organiser de Sommet en Tunisie, accusée d'harceler ses opposants et les journalistes. Les nations sont sans doute passées à côté d'une occasion de franchir un grand pas vers l'Internet pour tous. Mais ce résultat n'aura pas surpris nombre d'observateurs, qui n'en attendaient pas plus !
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