Skype bouté hors des facs françaises
Publié par La rédaction le - mis à jour à
Le logiciel est considéré comme une menace pour la sécurité
Après le Blackberry considéré comme une passoire sécuritaire et interdit dans certaines hautes administrations et grandes entreprises, c'est au tour de Skype de subir les foudres des services de sécurité du gouvernement.
Selon une information révélée par le site Ratiatum.com, les services de défense du ministère de l'Education et de la Recherche auraient exigé le bannissement du logiciel Skype de toutes les universités et autres services attachés au ministère via une note de sécurité 'confidentiel défense'. Rien que ça. Le célèbre logiciel de téléphonie sur Internet présenterait des menaces pour la sécurité du réseau. Et Bernard Vors, haut fonctionnaire « défense » du ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche a demandé aux directeurs de laboratoires et services communs et centraux de proscrire l'utilisation du logiciel. Déjà, les directeurs d'université ou de labos ont commencé à faire le ménage. « J'ai demandé aux informaticiens de ne plus l'installer et de le désinstaller chaque fois qu'ils le trouveront », explique Gregory Mathes, directeur du Centre de ressources informatiques de l'université Pierre Mendès-France, à Grenoble, interrogé par nos confrères de 01 Net. « Je ne m'explique pas particulièrement cette demande, mais je n'ai pas à la discuter : c'est la première fois que je reçois une note de sécurité 'confidentiel défense'. Skype de son côté déclare que la sécurité est bien au rendez-vous avec le chiffrement des communications. Mais pour les autorités, il semble que l'acheminement des communications via le propre réseau de Skype qui pose problème. Les mauvaises nouvelles s'accumulent donc pour Skype. La nouvelle filiale d'eBay est également mal vu par la Chine. Le gouvernement de Pékin semble en effet s'inquiéter de l'ascension fulgurante du champion de la téléphonie sur IP. Il faut dire que les autorités ont du mal à contrôler ce programme. Sous couvert de l'argument de « concurrence déloyale » le grand opérateur chinois China Telecom aurait déjà décidé d'interdire Skype out aux usagers de la province de Shenzhen (sud du pays). Il reproche à Skype de proposer des tarifs beaucoup trop avantageux par rapport à ceux normalement pratiqués dans le pays. D'après « Les Échos » plusieurs médias d'État auraient même dressé une liste d'utilisateurs récalcitrants. De plus, il semble que l'opérateur historique chinois ait l'intention de contrôler le volume d'informations de ses internautes. Une méthode des plus radicales, qui permet à l'opérateur en cas de doute de tout simplement déconnecter de façon automatique l'internaute trop gourmand. Selon toute vraisemblance, l'argument de la concurrence déloyale ne tient pas. En réalité, Pékin semble davantage craindre l'apparition en masse d'un programme d'origine occidentale particulièrement hermétique. La surveillance des communications étant une tradition pour le gouvernement l'on comprend que la crainte paranoïaque des autorités soit à son summum. D'après le directeur général de Skype, Niklas Zennstrom, interrogé par « Les Échos », « C'est juste une branche locale de China Telecom qui bloque du trafic ». Du côté du récent repreneur de Skype : Ebay, (Lire nos articles) l'on reste prudent estimant qu'il s'agit principalement : « d'une rumeur ». Une affaire à suivre.