Spansion: les nouveaux débouchés de la mémore flash NOR
La mémoire flash est aujourd'hui entrée dans les moeurs. Ces petites unités de stockage sont partout, dans nos téléphones, nos appareils photo, nos baladeurs numériques, nos clés USB. Concrètement, ces appareils utilisent les mémoires NAND. Mais la mémoire flash NOR est toujours d'actualité. D'ailleurs, le leader mondial de ce secteur, Spansion (ancienne filiale d'AMD et de Fujitsu), améliore cette technologie qu'on retrouve dans l'automobile, la téléphonie mobile ou encore l'électronique grand public.
« Aujourd'hui, le marché de la mémoire NOR se divise en deux avec d'un côté le stockage de code, notamment pour l'automobile, qui représente globalement 8 milliards de dollars avec une croissance lente. De l'autre, le marché de la donnée, notamment dans la téléphonie mobile qui représente aujourd'hui 9 milliards de dollars et devrait atteindre 14 à 15 milliards en 2009 », explique Jean-Marc Julia, directeur EMEA de Spansion. C'est sur ce deuxième segment que Spansion concentre ses efforts. Et présente des évolutions technologiques. « Il faut savoir que 40% du coût matière d'un mobile concerne la mémoire. Il s'agit donc de proposer des composants technologiquement agnostiques, c'est-à-dire avec une architecture couvrant une large gamme de produits sans modifications. C'est ce que nous faisons », poursuit-il. La principale innovation introduite par le groupe est la finesse de gravure permettant au coût de fabrication de fortement baisser tout comme la consommation électrique et la taille du composant. Trois attentes fortes de la part du secteur. Il s'agit de la technologie MirrorBit, qui schématiquement intègre deux cellules par composant. « Elle représente déjà 35% de nos ventes », précise Jean-Marc Julia. Spansion annonce également ORNAND, savant mix entre la technologie MirrorBIT et une interface NAND, « le meilleur des deux mondes », selon le fondeur. L'objectif: remplacer deux composants par un seul et adresser le marché des industriels obligés de jongler entre NOR et NAND. Coffre fort « ORNAND permet un gain d'espace et d'autonomie et une vitesse de démarrage plus importante. C'est une technologie qui pourrait d'ailleurs s'appliquer aux PC », explique le directeur qui précise que Spansion travaille actuellement avec des constructeurs informatiques. Mais la déclinaison la plus porteuse de cette technologie concerne la carte SIM du téléphone mobile. Spansion a dévoilé HDSIM, sorte de super carte exploitant ORNAND. Le principe est simple, il est d'ailleurs développé aussi par les spécialistes des cartes à puce comme Axalto ou Gemplus. Il s'agit d'utiliser cette carte comme coffre-fort. On y retrouverait les données personnelles de l'abonné, de l'espace de stockage, mais aussi et surtout des contenus pré-installés: comme des vidéos, de la musique, des produits d'appel ou de la publicité. La solution est particulièrement séduisante pour les éditeurs qui pourraient ici trouver un nouveau support de communication protégé, impossible à pirater. Ces contenus pourraient par exemple être proposés à l'essai, pour ensuite être téléchargés depuis les portails des opérateurs. Il faut dire avec qu'avec des combinés de plus en plus perfectionnés, capables de stocker des centaines de mégas de données sur leurs cartes-mémoires ou sur leurs disques durs, les abonnés ont beau jeu de contourner les opérateurs. Ils stockent et échangent des contenus (musique, vidéos.) depuis leurs PC vers leurs mobiles. De plus en plus, ces deux univers convergent, mais ce sont autant de revenus en moins pour les opérateurs. Avec ce type de carte, au lieu de vendre un simple abonnement, on vendra une offre de contenus très segmentée, correspondant à l'attente du client et du marché. « Avec cette carte, on augmente à terme le trafic de l'opérateur et l'Arpu. On peut également imaginer des mobiles subventionnés grâce à ces contenus pré-installés », explique Jean-Marc Julia. Les premiers lancements des cartes HDSIM sont prévus pour 2007.
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