Thierry Breton ne va pas à Bercy. Dommage
Déception dans le secteur des nouvelles technologies de l'information. Malgré des rumeurs insistantes, ce n'est pas Thierry Breton, actuel patron de France Télécom qui remplacera Nicolas Sarkozy au très convoité poste de ministre de l'Economie et des Finances. Le nouveau président de l'UMP sera remplacé par le très chiraquien Hervé Gaymard, qui occupait jusqu'à aujourd'hui le poste de ministre de l'Agriculture. Dommage donc. Tout laissait croire que Thierry Breton allait être nommé. Le premier ministre Jean-Pierre Raffarin avait à plusieurs reprises cité son nom. Il faut dire que les deux hommes sont proches. Les marchés et analystes avaient répété que ce choix serait le bon tandis que, selon la presse, un entretien de dernière heure avec le président Chirac avait lieu ce dimanche. Surtout, le bilan de Thierry Breton parlait pour lui.
Après avoir lancé le Futuroscope de Poitiers, redressé Thomson Multimédia, l'homme a permis à France Télécom de sortir la tête de l'eau avec un drastique plan d'économies. Et l'affaire n'était pas simple: l'opérateur croulait sous les dettes et payait le prix fort pour une stratégie d'acquisitions plus que douteuse. Aujourd'hui, France Télécom est sur les rails, et Thierry Breton espérait bien en tirer profit. C'est raté. Plusieurs facteurs expliquent cette non-nomination. Le gouvernement et l'UMP voient d'un mauvais oeil l'arrivée de personnes de la société civile à de hautes responsabilités. Le souvenir de Francis Mer, ancien locataire de Bercy, n'est pas bon. L'homme s'est illustré par des choix hasardeux et une communication mal maîtrisée. Par ailleurs, Thierry Breton aurait demandé à Jacques Chirac des garanties, comme son maintien à Bercy dans le cas d'un éventuel départ du Premier ministre au printemps prochain, ce qui lui aurait été refusé. Poutant, l'arrivée de Thierry Breton à Bercy aurait pu être interprétée comme un véritable changement et comme la volonté de Jacques Chirac de confier à un homme de terrain un porte-feuille ministériel hautement stratégique. Le président a finalement opté pour la solution la plus « rassurante » alors que l'économie française a bien besoin d'audace. Le remaniement ministériel
Hervé Gaymard remplace Nicolas Sarkozy au poste de ministre de l'Economie et des Finances. Dominique Bussereau, secrétaire d'État au Budget, prend la place d'Hervé Gaymard à l'Agriculture. Jean-François Copé, porte-parole du gouvernement et ministre délégué à l'Intérieur, reste porte-parole et devient ministre délégué au Budget. Marie-Josée Roig, à la Famille, devient ministre déléguée à l'Intérieur auprès de Dominique de Villepin. Philippe Douste-Blazy (Santé) voit son poste s'étoffer en ministre des Solidarités, de la Santé et de la Famille. Il doit ainsi se consoler de ne pas avoir été nommé à Bercy, poste qu'il convoitait, en récupérant le portefeuille de la Famille et en grimpant spectaculairement dans l'ordre protocolaire du gouvernement. Christian Jacob, ministre délégué aux PME et au Commerce (artisanat, professions libérales et consommation), conserve les mêmes attributions mais est promu ministre de plein exercice, c'est-à-dire qu'il échappe à la tutelle d'Hervé Gaymard à Bercy.
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