USA : le scandale de la NSA, un secret de polichinelle
Le quotidien américain
USA Today a révélé un secret de polichinelle : la NSA, l'agence américaine pour la sécurité nationale, surveille depuis les attentats de 2001 les communications téléphoniques de millions d'américains. hors de tout cadre légal ! Sans aucune autorisation judiciaire, la NSA se fait communiquer les données de communications par les opérateurs AT&T, Bellsouth et Verizon, qui sans état d'âme collaborent avec l'administration Bush. La NSA a ainsi pu se constituer une gigantesque base de données. Certes, les informations fournies par les opérateurs ne portent pas sur les conversations, mais sur l'origine et le destinataire de la communication, sa durée, etc. Sur les e-mails, les mêmes renseignements seraient collectés, et probablement les contenus eux-mêmes, plus simples à collecter et analyser que de la voix. Le Président Bush, qui a personnellement autorisé ces 'écoutes', est une nouvelle fois intervenu pour justifier de cette dérive, sans pour autant la démentir : « Nos efforts sont concentrés sur les liens avec Al Quaïda et ceux qui s'y rattachent. Les activités de renseignement autorisées [par lui] sont légales et ont été présentées aux membres du Congrès, républicains comme démocrates. » La déclaration ne convainc pas. Elle pourrait même discréditer la classe politique si le fait d'espionner illégalement des millions d'américains au nom de la lutte contre le terrorisme n'entrait dans le climat de paranoïa qui n'a pas quitté l'Amérique depuis les attentats. En décembre dernier, lorsque cette affaire avait été 'enfin' révélée une première fois par les médias - sans surprise puisque tout le monde semble au courant de ces pratiques ? le Président Bush avait affirmé que « seuls les appels dont un des correspondants se trouve à l'étranger sont inclus dans ce programme. » Les nouvelles révélations de USA Today démontrent au contraire que c'est l'ensemble du peuple américain qui fait l'objet d'une surveillance approfondie de ses communications par la NSA. Mais à un an des prochaines élections, elles ne devraient guère ébranler la classe politique américaine. L'espionnage illégal mais systématique les citoyens de la plus grande démocratie au monde ne soulèverait donc pas plus de vagues ? Et dire qu'il y a quelques décennies la simple pose d'un micro dans la rédaction d'un journal avait entraîné la démission d'un président américain !
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