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Un FAI anglais adopte la réponse graduée façon Hadopi.

Publié par Elise Pinsson le | Mis à jour le

En plein barouf médiatique sur le téléchargement illégal, le FAI britannique Karoo fait son petit effet : il remplace la suspension immédiate par un système de réponse graduée.

Voilà une décision qui sort (un peu) les internautes, et les autres, de leur torpeur estivale. D'après un article du site Ecrans, le fournisseur d'accès à internet Karoo vient d'opérer un changement radical dans sa politique pour lutter contre le téléchargement illégal. Jusqu'ici, le FAI anglais procédait à des suspensions sans préavis, profitant (ou abusant) de sa position de force, unique FAI disponible à Kingston-upon-Hull, petite ville au nord de l'Angleterre. En bon pourfendeur de pirates, Karoo déconnectait ainsi ses internautes sans que ceux-ci n'aient d'autres recours que de rester pendus à leurs mails ou au téléphone pour obtenir des explications.

Dans ce cas, rapporte le site Ecrans, « la seule solution pour l'internaute est de signer un formulaire garantissant que l'abonné reconnaît sa culpabilité et qu'il a effacé de son ordinateur le fichier illégalement acquis. » Toutefois, face au mécontentement des abonnés de Kingston-upon-Hull, Karoo s'est vu contraint de lever le pied.

Priorité au droit d'accès à Internet

Il y a peu encore, droit dans ses baskets, le site se justifiait en ces termes : « si nous sommes informés par des ayants droit ou par la police que des abonnés ont accès à un contenu inapproprié, effectuent des opérations illégales ou enfreignent le droit d'auteur, nous avons le devoir d'agir.» Aujourd'hui, le ton a changé. A ses abonnés, le FAI anglais enverra désormais « trois notifications écrites avant de suspendre temporairement le service ». Dans son communiqué, Karoo incite même vivement ses clients à se diriger vers des sites légaux : « Spotify, Play.com et Amazon.co.uk ».

Si Outre-Manche, aucune loi n'est encore discutée, la question du téléchargement illégal fera pourtant les choux gras de la presse à la rentrée. Déjà au mois de janvier dernier, David Lammy, le ministre en charge de la propriété intellectuelle avait pris position dans une interview donnée au Times : « on ne peut pas avoir un système qui consiste à aller arrêter des adolescents dans leur chambre ». Et, en juin, le gouvernement a publié un rapport intitulé le « ». Ce dernier conseille, plutôt que de déconnecter les abonnés-pirates, de ralentir leur débit ou de limiter le volume de données échangeables, explique Ecrans. Affaire à suivre.

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