Un bug logiciel bloque le trafic aérien aux Etats-Unis
Près de 1 000 vols impactés dans la région de Washington ce dimanche. C'est le bilan d'une panne informatique résultant probablement d'une mise à jour mal maîtrisée, selon l'agence fédérale de l'aviation américaine (la FAA, Federal Aviation Administration). Cette dernière estime que le bug pourrait être lié à une mise à jour du système gérant le radar de haute altitude situé à Leesburg (Virginie). Censé fournir de nouvelles fonctionnalités aux contrôleurs aériens, cet update a depuis été désinstallé ; un retour en arrière qui semble avoir suffi à restaurer le service. Le bug a causé retards (492) et annulations (476) de vols en pagaille et a principalement affecté les aéroports de Washington et Baltimore.
La FAA assure que le dysfonctionnement du week-end ne serait pas relié aux errements récurrents du En Route Automation Modernization (ERAM), le nouveau système de contrôle aérien des Etats-Unis. Même si la mise à jour du radar a bel et bien bloqué ce dernier. Mis en service plus tôt cette année, le pharaonique système ERAM (il a coûté quelque 2,4 milliards de dollars), conçu par Lockeed-Martin remplace des technologies vieilles de 40 ans utilisées dans 20 centres de contrôle du trafic aérien à travers les Etats-Unis.
Crash. de la mémoire
Censé doubler le nombre de vols que les contrôleurs aériens peuvent superviser simultanément, le projet ERAM a connu une série de retards et surcoûts. Sa date de livraison a ainsi dérapé de plusieurs années, ses coûts de plusieurs centaines de millions de dollars (330 millions selon un rapport de 2013). Et, en 2010, la FAA a été obligé de débrancher le système quelques jours après l'avoir installé sur son premier site d'expérimentation, à Salt Lake City. Les informations sur les vols ne parvenaient pas toujours à suivre la trajectoire des avions affichée par les radars ou, pire, étaient associées à un mauvais appareil ! Le système a connu depuis d'autres déboires, retardant son déploiement national. En mai dernier, il a encore été victime d'une surchauffe, du fait d'une erreur d'interprétation d'un plan de vol qui a lancé une boucle de calcul saturant sa mémoire.
Dans un communiqué, la FAA défend ERAM, mis en service dans les 20 principaux centres de contrôle aérien des Etats-Unis (gérant le trafic de haute altitude) depuis mars dernier. L'administration assure que le logiciel affiche un taux de disponibilité supérieur à 99,99 % depuis cette date. En charge du traitement d'informations critiques (identification des appareils, altitude, vitesse, trajectoires.), ERAM fait partie d'un vaste programme de modernisation de l'espace aérien américain. Démarrée en 2004 et s'étalant sur 20 ans, cette initiative, appelée Next Generation Air Transportation System, est dotée d'un budget de 40 milliards de dollars.
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