Un journaliste chinois arrêté: grâce à Yahoo?
Shi Tao, chef de la rédaction d'un journal économique de Changsha, a été condamné par la justice chinoise à 10 années de prison: il aurait divulgué des « secrets d'Etat ». Le texte de condamnation invoque un décret du gouvernement chinois qui interdit aux médias chinois de commémorer le 15ème anniversaire de la répression de la place Tian An Men, Pékin. Rappel des faits: le 4 juin 1989, sur cette immense place publique, le gouvernement communiste chinois reprime dans le sang une manifestation initiée par des étudiants. Selon Amnesty International, il y aurait eu 3.000 victimes. Nouvelle preuve de la 'marche vers la démocratie' que revendique le gouvernement chinois depuis quelque temps, ces évènements historiques relèveraient du secret Défense ! Or, l'affaire prend une autre tournure depuis quelques jours: Reporters Sans Frontières vient de révéleré que l'arrestation de Shi Tao aurait été rendue possible grâce à la fourniture de renseignements au gouvernement chinois par la filiale de Yahoo à Hong-Kong. Le portail Internet aurait permis d'établir l'origine d'un message publié sur Internet et envoyé par ce journaliste. Un renseignement que seul un fournisseur d'accès ou un service de messagerie pouvait détenir ! Le décalage entre le discours et les actes chez les entreprises occidentales qui veulent conquérir la Chine devient caricatural. Les géants de l'Internet semblent aisément s'accommoder des iniquités du régime chinois et des entorses qu'il fait aux droits de l'Homme. Entre le gouvernement qui cherche à contrôler la Toile et les dissidents qui l'utilisent pour véhiculer leurs idées, Yahoo a choisi son camp ! Mais il n'est pas seul, comme en atteste la censure qu'acceptent Google, MSN, Yahoo sans état d'âme: ils ne refusent pas d'occulter certaines informations pour contenter les autorités chinoises. La Chine est en passe de devenir la première nation Internet au monde, devant les Etats-Unis. Un tel marché vaut bien quelque sacrifice sur l'autel des libertés. surtout s'il s'agit d'un « dissident »!
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