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VoIP: réel danger pour les opérateurs historiques ?

L'engouement pour la téléphonie sur Internet pourrait être le fossoyeur des opérateurs classiques, disent certains. Forrester n'est pas d'accord

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VoIP: réel danger pour les opérateurs historiques ?

La VoiP ou téléphonie sur Internet est sur toutes les langues. Même les médias classiques consacrent de larges articles et reportages sur cette technologie qui permet de téléphoner presque gratuitement en utilisant le réseau IP. Alors que les particuliers et les entreprises semblent adopter en masse la VoIP, les spécialistes de ces solutions flambent sur les marchés internationaux. On évoquera seulement le rachat de Skype par eBay pour le montant hallucinant de 4 milliards de dollars au maximum. Un montant qui résume à lui seul l'hystérie autour de cette question. Face à cet engouement, de nombreux analystes prédisent un sombre avenir aux opérateurs historiques classiques qui tarderaient à s'adapter. En résumé, ils subiraient ou vont subir une hémorragie massive de leurs abonnés attirés par les sirènes des factures à bas coûts. Aux Etats-Unis, pourtant champion du libéralisme et de la non réglementation, la FCC, la très puissante commission des télécommunications, envisage sérieusement de taxer les opérateurs de VoIP pour financer le Service Universel. En d'autres termes, pour subventionner les opérateurs classiques. Le document de la FCC est sans ambiguïté: « La baisse massive du trafic fixe longue distance sur les réseaux téléphoniques commutés, le déploiement des réseaux IP et la forte augmentation du nombre d'utilisateurs de la Voix sur IP, changent la donne », peut-on lire. Il y a un an, elle soulignait au contraire haut et fort que la VoIP ne devait pas être régulée car elle « n'est en aucun cas différente des courriels et des applications P2P qui fleurissent sur Internet », expliquait son président Michael Powell qui visiblement a bien reçu le message du lobby des opérateurs. Un message qui semble être exagéré. C'est en tout cas l'avis du cabinet d'études Forrester Reaserch qui dans une note souligne que la situation est loin d'être tendue pour les opérateurs historiques. Car, selon le document, « les acteurs dédiés de la VoIP n'ont aucune chance de détrôner les acteurs traditionnels des télécommunications de leur position de leader du marché des lignes fixes traditionnelles ». La raison: « les fournisseurs de pure IP ne vont pas réussir à suivre en tant qu'indépendants car ils n'offrent pas de réels services différenciateurs ». Cette situation perdurera tant que les opérateurs historiques « poursuivont leur stratégie pro-active et innovante de VoIP ». C'est en effet la condition sine qua non pour que les opérateurs traditionnels conservent leur leadership. Et ils l'ont compris. Le britannique BT a ainsi engagé la transformation complète de son réseau vers le tout IP. D'autres »La VoIP n'est pas encore mature, elle doit faire face à un certain nombre de problèmes dont une technologie SIP immature, des contraintes juridiques, un manque de force industrielle et des faiblesses dans la gestion d'un réseau public évolutif ». Et de poursuivre: « l'adoption par les consommateurs européens de la VoIP ve se faire lentement. D'ici 2010, elle représentera 30% des appels résidentiels et n'atteindra les 100% qu'en 2020 ». Une conclusion qui ravira les opérateurs IP. Enfin, ceux qui craignent une baisse massive des prix des communications (voire la gratuité totale du téléphone) font une grave erreur selon Forrester. « La mode de la voix sur IP est une exagération, une réminiscence de la mode de l'UMTS, des dot-coms et de la bulle télécom. Il n'y a pas de principe de 'déjeuner gratuit'. Quelqu'un devra toujours subir les coûts de ce service. Les appels voix ne seront jamais véritablement gratuits ». Voila qui a le mérite de la clarté.

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