NetApp pousse le 'cloud' avec des technos et du service
NetApp, fournisseur de solutions de stockage de données, ne le cache pas: le 'cloud' existait déjà. Disons qu'il s'appelait autrement. Car la mode et le marketing 'hype' sont passés par là. Il fallait que ce soit « nouveau ». En fait, grosso modo, « il s'agit de services informatiques à la demande« , concède Cyril Van Agt, responsable avant-vente pour les grands-comptes chez NetApp France.
Plus finement et plus subtilement, -à y regarder de plus près - la nouveauté du « cloud » résiderait dans le fait que toute prestation de « service IT » doit pouvoir, désormais, se commercialiser comme un service locatif ou en abonnement, avec une facturation périodique et non plus en investissement. Cela renvoie au concept du début des années 2000, celui de 'prestataire ASP' (Application service provider). C'est la fameuse 'option 'opex' opposée à l'option 'capex', à savoir des coûts d'exploitation contractuels ou « prestation de service » et non plus des dépenses d'investissement en équipements comptablement immobilisés et alourdis par des coûts de ressources humaines pour l'exploitation et la maintenance.
Le fait est qu'un nombre croissant d'entreprises sont venues à l'externalisation (ou sous-traitance /'infogérance') de tout ou partie de leurs services IT, y compris ce qui, il y a quelques années, était considéré comme non-externalisable -la messagerie, par exemple - parce que « sensible », « confidentielle », « stratégique ». Autant d'objections qui, la crise aidant, sont tombées.
Et ainsi, le 'cloud computing' tendrait à se concrétiser - et à se justifier comme « nouveau concept » - sous quatre formes, au moins:
- IaaS, (infrastructure as a service) pour infrastructure à la demande,
- PaaS, ou plate-forme à la demande
- SaaS, ou Software à la demande
- StaaS, ou Stockage à la demande.
Dans ce contexte, NetApp annonce, ce 25 août, plusieurs « briques » constituant autant de sous-ensembles d'une nouvelle offre orientée « infrastructure cloud » et proposée à ses partenaires et clients finaux donc comme autant de prestations de services possibles, dans un environnement où les machines virtuelles prédominent. Ces « briques » sont :
- Data OnTap 8, une nouvelle plate-forme logicielle orientée 'cloud computing'; elle est issue de la convergence, ou agrégation, de deux offres précédentes: OnTap 7G et onTap GX.
La première, OnTap 7G, constitue l'essentiel du « micro noyau » de l'offre logicielle de NetApp - à savoir les fonctions de « visualisation », de « colocation » (le fait de pouvoir mutualiser des ressources sur une même plate-forme pour des clients différents, en garantissant un cloisonnement, donc une sécurisation et une protection des données confidentielles).
OnTap GX est une version extrapolée visant les calculateurs à hautes performances, donc apportant des temps de réponse très optimisés, une gestion de fichiers ou plutôt gestion de données avec « nommage global » (dans un contexte de réseau de stockage ou SAN) et avec une gestion du stockage en « clusters » (grappes de serveurs: jusqu'à 24 systèmes peuvent être vus comme une seule entité logicielle, avec la capacité d'adresser jusqu'à 6 Po - péta-octets, soit 6.000 To !).
Cet OnTap 8 apporte également une nouvelle technologie: Data motion, qui gère le déplacement des volumes de données selon les tâches (workloads) affectées par machines virtuelles, en conservant l'historique, la traçabilité, d'une baie à une autre.
Autre innovation dans OnTap 8, l'agrégation sur adressage de 64 bits (au lieu de 32, précédemment): dans la gestion des 'pools' de disques, cela permet de gérer jusqu'à 100 To (contre 16 To, dans la version OnTap 7).
Côté matériels, la nouvelle offre « cloud » de NetApp apporte deux nouveautés:
-une nouvelle carte contrôleur accélératrice : PAM II, pour Performance acceleration module: l'innovation vient de la substitution de barrettes mémoires RAM par de la mémoire Flash/SSD (avec temps d'accès de 100 micro-secondes!), pour assurer le « cache » mémoire ou mémoire tampon, permettant d'accélérer les transferts vers les disques. Cette génération II est constituée de cartes de 256 Go ou 512 Go (contre 16 Go sur les précédentes cartes PAM I). Il est possible d'associer 8 cartes, soit une capacité de 4 To (8 fois 512 Go). Considérant l'économie faite sur le nombre de disques rendus inutiles, la rentabilité est évidente, malgré le prix encore élevé des mémoires Flash/SSD (cf. histogramme)
- nouveau tiroir pour disques: DS4243, destiné aux baies FAS/V: il accueille 24 disques pour un format 4U (contre 14, précédemment, en format 3 U) -soit un gain de 30% environ en encombrement. Ce tiroir peut être « monitoré » via une connexion Ethernet/IP indépendante, donc sécurisée.
NetApp rappelle que ces baies FAX/V (V pour virtualisation) sont interopérables avec la plupart des systèmes disques des concurrents.
Enfin, NetApp annonce un nouveau service, dans le contexte d'une offre d'infrastructure orientée service (cf. IaaS): Dynamic Data Center. Il s'agit d'un ensemble d'outils et règles (ou 'policies) issues de « bonnes pratiques » pour automatiser le déploiement (delivery) de nouvelles applications, avec des scenarios pré-paramétrés, à dérouler tâche par tâche: exemple: créer un espace SAN, ou protéger une application spécifique, SAP, par exemple. Il s'y ajoute un module d'automatisation autonome, pour gérer financièrement et répartir les coûts de l'infrastructure: par exemple, une matrice des consommations en tera-octets par mois, par services (selon les contrats de qualité de service établis); des seuils d'alertes peuvent être définis (disponibilité, performances.) ; et une base commune CMDB de stockage, avec comptage, facturation interne, suivi des capacités, etc.
Pas encore d'information sur les prix.
A signaler que NetApp compte bien développer cette nouvelle offre en s'appuyant sur son réseau de partenaires, où figurent, par exemple ATOS, OBS. Pour la France, la liste est en cours de mise à jour.
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