Numérique : l'empreinte des GAFA gêne-t-elle vraiment les Français ?
La baromètre du numérique de l'Arcep décrit des Français contraints par leur écosystème mobile, mais peu désireux de s'en émanciper.
A-t-on vraiment la main sur nos smartphones ?
L'Arcep émet de longue date des inquiétudes à cet sujet. Elles les a réaffirmées dans son dernier rapport annuel, en pointant notamment :
- les difficultés liées au transfert de données et de contenus vers un nouvel équipement ;
- la tendance des systèmes d'exploitation à orienter les utilisateurs dans leurs choix.
On retrouve ces deux aspects dans l'édition 2019 du « baromètre du numérique » (document PDF, 250 pages), que l'autorité vient de publier. Elle s'est appuyée sur des entretiens « en face-à-face » menés au mois de juin avec 2 259 Français de 12 ans et plus (dont 2 052 adultes).
Pour la première fois en 19 ans de relevés, le taux d'équipement en smartphones (77 % ; + 2 points d'une année sur l'autre) dépasse celui des ordinateurs (76 % ; - 2 points).
L'écart est plus marqué sur le taux d'usage quotidien : 82 % pour les téléphones mobiles dans leur ensemble, contre 47 % pour les ordinateurs.
D'après l'Arcep, le smartphone bénéficie d'un « effet de substitution » à la fois technologique (surtout auprès des plus jeunes) et économique. En toile de fond, des Français « attachés à leur connectivité, quels que soient l'interface et le mode ».
Une envie de changer ?
Si le choix de marques est grand, on ne peut pas en dire autant des systèmes d'exploitation. D'après les mesures du régulateur, 77 % des smartphones que possèdent les Français de 12 ans et plus tournent sous Android. 22 %, sous iOS.
Situation comparable pour ce qui est de navigateurs : Chrome équipe 65 % des téléphones ; Safari, 18 %.
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Chez 79 % des détenteurs de smartphones, le navigateur le plus utilisé est celui préchargé.
Plus des trois quarts affirment ne pas en avoir changé, car il répondait à leurs besoins.
En revanche, pour la moitié des quelque 30 % de mobinautes qui ont testé d'autres navigateurs, l'expérimentation a été suivie d'un changement.
L'Arcep déplore aussi des utilisateurs contraints, pour certains, par le choix dans leurs magasins d'applications. 18 % des sondés possesseurs d'un smartphone disent avoir déjà été confrontés à une app qui n'était pas ou plus accessible dans leur store.
Quant à la possibilité de transférer données et applications lors du changement d'appareil, 42 % des Français la jugent « très importante ». 31 %, « plutôt importante ». Ce qui fait dire à l'Arcep que les utilisateurs, malgré leur relative inertie sur les OS et les navigateurs, « valorisent l'idée de pouvoir choisir leur écosystème sans être contraints par leurs choix passés ».
Photo d'illustration © Fotosani - Fotolia.com
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