La saga IBM en 9 machines
Des machines à statistiques aux portables ThinkPad, retour sur 9 systèmes qui ont jalonné le siècle d’histoire d’IBM.
Je m'abonneElectric Typewriter Model 01 (1935)
IBM lance sa première machine à écrire électronique, deux ans après avoir acquis Electromatic Typewriters.
Cette société avait émané, à la fin des années 20, de la North Electric Company, lorsque celle-ci était tombée dans le giron de General Electric. Elle avait commercialisé ses premières machines à écrire électroniques en partenariat avec Remington.
Photo © David Thompson - Museums Victoria / CC BY
Automated Sequence Controlled Calculator (1944)
En 1944 se concrétise un projet de calculateur amorcé avant-guerre par un thésard de Harvard pour faciliter la résolution des équations différentielles : l'Automatic Sequence Controlled Calculator est lancé.
La machine pèse environ 5 t, mesure plus de 15 m de long pour 2 m de hauteur et embarque plusieurs centaines de kilomètres de câblage.
Elle prend en charge jusqu'à 23 décimales, effectue trois additions par seconde et une multiplication toutes les 6 secondes. Parenthèses, crochets et tables de fonctions sont gérés nativement.
Avec le Selective Sequence Controlled Calculator, lancé en 1948, on pourrait le considérer comme l'ancêtre du mainframe. IBM ne les mentionne cependant pas dans l'arbre généalogique qu'il tient pour référence.
Photo © IBM
IBM 701 (1952)
À la base de son « arbre généalogique » de mainframes, IBM place le 701, lancé en avril 1952.
Il s'agit du premier ordinateur que l'entreprise commercialise à échelle industrielle - et non pas « à la commande ».
C'est aussi le premier à pouvoir stocker des données dans une mémoire interne électronique.
L'impulsion a été donnée par le gouvernement américain au début des années 1950, dans le contexte de la guerre de Corée (le 701 s'appelait d'ailleurs à l'origine Defense Calculator).
Le premier modèle entre en service en mars 1953, au siège monde d'IBM. S'en équipent ensuite l'université de Californie, la NSA et un bouquet de compagnies aériennes (Lockheed Aircraft, Douglas Aircraft, Corvair...).
Le 701 fonctionne avec des tubes cathodiques qui lui permettent de réaliser jusqu’à 2 000 multiplications ou divisions par seconde ; et jusqu'à 16 000 additions ou soustractions.
Conçu pour le calcul scientifique, il a un pendant destiné aux applications commerciales : le 702, qui exploite un jeu d’instructions différent.
Photo © IBM
System 360
Le temps fort des années 60 intervient le 7 avril 1964.
Après deux ans de travaux à 5 milliards de dollars (l'équivalent de plus de 30 milliards de dollars actuels), IBM annonce la famille de mainframes System/360.
Elle comprend à l'origine six modèles déclinés en des configurations qui proposent un rapport de performances de 1 à 25 (33 000 à 750 000 additions par seconde).
Le mot d'ordre, interopérabilité, se traduit par une architecture, un système d'exploitation des logiciels et des périphériques communs.
System/360 associe des fonctionnalités propres aux séries 1400 et 7000 (lancées respectivement en 1959 et en 1964), aussi bien dans le domaine du calcul scientifique (virgule flottante par exemple) que des applications commerciales (nombres décimaux, adressage à l'octet...).VJusqu'à 248 terminaux peuvent être connectés en simultané.
Parmi ces terminaux figurent... des machines à écrire.
Photo © ArnoladReihhold
via
Wikimedia Commons
IBM 5100 Portable Computer (1975)
Avec l'IBM 5100 Portable Computer, on franchit un seuil en matière de miniaturisation.
Pesant tout de même plus de 20 kg, la machine peut faire office de terminal pour les mainframes System/370.
Douze modèles sont proposés, entre 8975 et 19 975 dollars.
Photo © IBM
IBM PC (1981)
L'entrée sur le segment des micro-ordinateurs intervient en août 1981 avec l'IBM PC 5150.
Dotée d'un processeur Intel 8088, la machine est accessible à partir de 1565 $.
Elle est livrée en standard avec PC-DOS (système d'exploitation que Microsoft commercialisera sous le nom de MS-DOS) ainsi que les applications VisiCalc (tableur) et EasyWriter (traitement de texte).
L'essentiel des composants proviennent d'un ordinateur lancer quelques semaines en amont : le System/23 Datamaster.
Seul le BIOS est propriétaire, si bien que des clones se répandent rapidement.
Photo © IBM
AS 400 (1988)
Les années 80 s'étaient ouvertes sur le lancement d'un système expérimental basé sur l'architecture RISC (Reduced Instruction Set Computer), qui simplifiait le jeu d'instructions du microprocesseur pour améliorer l'exécution des programmes.
La gamme AS/400, lancée en 1988, l'exploite, à travers la première génération des processeurs POWER (Performance Optimization With Enhanced RISC), avec le jeu d'instructions dit « Amazon ». En respect de la nomenclature, IBM nomme le système d'exploitation OS/400.
Les AS/400 deviendront iSeries au début des années 2000 lors du lancement de la gamme eServer. Tandis que les RS/6000 deviendront pSeries.
Les marques System i et System p seront adoptées en 2006. Leur fusion sous la bannière IBM Power Systems interviendra en 2008. Les mainframes resteront une gamme à part : System z.
Photo © IBM
ThinkPad
Les années 90 sont marquées par le lancement d'une marque aujourd'hui encore exploitée : ThinkPad.
Les 300, 700 et 700C sont parmi les premiers représentants de la gamme. Ils sortent en 1992, avec un signe distinctif : le TrackPoint, ce petit capuchon rouge situé au centre du clavier et qui fait office de dispositif de pointage (le pavé tactile arrivera en 2002).
Le ticket d'entrée est à 1 999 $ pour un ThinkPad 300 avec processeur Intel 386, 4 Mo de RAM, 80 Mo de disque dur, écran monochrome (9,5 pouces, VGA, 64 niveaux de gris) et batterie nickel-hybride offrant... « 3 à 10 heures d'autonomie ».
On monte jusqu’à 4 350 $ pour le 700C avec processeur 486, 4 Mo de RAM, 120 Mo de disque dur, écran 256 couleurs (10,4 pouces, VGA) et « 2 à 4 heures d'autonomie ».
Illustration extraite du magazine « Computerworld » (octobre 1992)
Type 016 (1929)
Dans l'après-guerre, plusieurs évolutions technologiques interviennent dans le domaine des machines à statistiques, alors exploitées depuis une trentaine d'années.
Le
Type 4
est capable d'effectuer directement des soustractions.
Le
Type 71
peut catégoriser les cartes perforées.
Le
Type 80
accélère leur traitement (jusqu'à 450 cartes par minute) en les triant à l'horizontale.
Le
Type 016
les charge et les éjecte automatiquement.
Illustration © Société royale d'astronomie
Fin du diaporama
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