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Alcatel Lucent envisage de nouvelles coupes claires

Publié par La rédaction le - mis à jour à

Pat Russo défend la fusion, et son poste à la tête de l'équipementier!

Presque un an après la fusion entre Alcatel et Lucent, le bilan est loin d'être positif. Le groupe a publié trois avertissements sur résultats en neuf mois, précipitant son cours de bourse dans les abîmes (-40%). Et de plus en plus d'analystes commencent à se poser la question de la pertinence de cette fusion. Mais pour Patricia Russo, directrice générale du groupe, il est encore trop tôt pour remettre en cause le rapprochement, ainsi que son management. Par contre, tailler à nouveau dans le vif est une option envisageable.

Dans un entretien au Figaro, Pat Russo tente de calmer le jeu. « Alcatel-Lucent a une stratégie claire et dispose d'une équipe de management forte qui travaille bien ensemble et dont chaque membre est clairement responsable de son compte d'exploitation. Mais je ne suis pas aveugle, nous devons faire encore plus et mieux dans l'intégration. Nous devons accélérer le processus et voir si nous pouvons simplifier davantage l'organisation ».

Et d'ajouter, rassurante : « Je dois les convaincre que la fusion a du sens. Je pense clairement que la stratégie adoptée est la bonne. Alcatel-Lucent va profiter de l'effet de levier de la combinaison entre les activités fixes et mobiles et de celle entre les activités pour les opérateurs et pour les entreprises. Nous avons un portefeuille de technologies et de clients qui est fort et qui évolue de manière dynamique. Nous avons besoin de deux ans pour réaliser la fusion et nous devons leur faire partager notre vision sur trois ans « .

Mais la directrice générale n'entend pas tirer les conséquences des lourdes difficultés que traverse le groupe. « (La question de mon départ) ne se pose pas. Il ne s'est écoulé que neuf mois depuis cette fusion majeure et très complexe. Nous devons réaliser un énorme travail pour intégrer les deux sociétés. Je crois qu'il est prématuré de décider si la fusion est un succès ou un échec. Pour le savoir, il faut attendre deux ans. Certaines activités demandent plus de temps à intégrer ».

Où se situent les difficultés du groupe ? Les observateurs pointent un problème de l'offre aux Etats-Unis. « Alcatel-Lucent a une position de leader sur le marché américain des infrastructures mobiles de deuxième génération (CDMA). Certes, ce marché décline plus rapidement que prévu, mais il reste très important. Le problème est que l'année 2007 est celle de la transition vers la technologie 3G (WCDMA). Notre groupe, avec Alcatel, Lucent et Nortel, a dû rationaliser son portefeuille de produits. Aujourd'hui, nous sommes prêts et avons lancé notre offre 3G en avril. Mais cette transition a un impact sur nos performances financières: nos revenus déclinent sur la 2G au moment où nos coûts augmentent sur la 3G. Cela affecte nos marges. D'autant qu'aux États-Unis, nos grands clients ont investi moins que ce que nous avions prévu. Mais le cycle d'investissement peut repartir vite ».

En attendant, ce sont bien les salariés qui pourraient encore faire les frais de ce trou d'air. Après un premier plan social massif (9.000 postes supprimés dans le monde), de nouvelles coupes sont à l'étude. »Il est possible que nous fassions davantage de réduction d'effectifs dans certaines zones que ce qui est prévu dans l'actuel plan. Pour la France, comme pour le reste du monde, il est encore trop tôt pour se prononcer ».

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