Gestion du SaaS : avec les pure players, une part de risque à accepter
Le Magic Quadrant des plates-formes autonomes de gestion du SaaS dépeint un marché peu mature et pose la question de la viabilité des principaux fournisseurs.
Difficile de s'engager sur le long terme avec les fournisseurs de plates-formes autonomes de gestion du SaaS ?
Vu la faible maturité de ce marché, on préférera négocier des contrats ne dépassant pas deux ans, affirme Gartner. La relative jeunesse des principaux offreurs ne garantit pas leur viabilité. Elle les expose notamment à des fusions-acquisitions. Y compris avec des acteurs évoluant sur des segments adjacents comme le SAM.
Le cahier des charges fonctionnel pour figurer au Magic Quadrant des plates-formes de gestion du SaaS imposait :
- Découverte des applications SaaS par l'intermédiaire d'au moins 3 méthodes parmi extension de navigateur, agent, système de gestion financière ou des dépenses, SSO, outil de gestion des terminaux, messagerie électronique, OAuth ou connexion API directe
- Catégorisation et identification des apps redondantes + révocation ou réattribution de licences
- Orchestration de workflows pour l'automatisation des tâches courantes type onboarding/offboarding, allocation de licences et gestion de configuration
- Capacité, pour les admins, de gérer au moins 5 applications SaaS depuis la plate-forme
Les scores de risque et de conformité pour les applications découvertes étaient facultatifs. Même chose pour les rapports d'adoption, les capacités de gestion des contrats et des fournisseurs, la GenAI pour les admins et la procédure de traitement des demandes d'applications par les employés.
L'évaluation des fournisseurs s'est faite sur deux axes. L'un prospectif ("vision"), portant sur les stratégies (sectorielle, géographique, commerciale, marketing, produit...). L'autre centré sur la capacité à répondre effectivement à la demande ("exécution" : expérience client, performance avant-vente, qualité des produits/services...).
Sur l'axe "exécution", la situation est la suivante :
Rang | Fournisseur |
1 | Zylo |
2 | Torii |
3 | Zluri |
4 | Flexera (Snow Software) |
5 | ServiceNow |
6 | Lumos |
7 | BetterCloud |
8 | Productiv |
9 | Trelica |
10 | Calero |
11 | USU |
12 | CloudEagle |
13 | Oomnitza |
14 | Josys |
15 | FinQuery |
Sur l'axe "vision" :
Rang | Fournisseur |
1 | Zylo |
2 | Torii |
3 | Zluri |
4 | BetterCloud |
5 | Lumos |
6 | Flexera (Snow Software) |
7 | Trelica |
8 | Productiv |
9 | ServiceNow |
10 | Calero |
11 | USU |
12 | CloudEagle |
13 | Josys |
14 | Oomnitza |
15 | FinQuery |
Trois fournisseurs sont dans le carré des "leaders" : Torii, Zluri et Zylo. Ils sont quatre à bénéficier d'une "mention honorable". Nommément, Beamy (qui ne respectait pas le critère d'intégration directe par API), CloudNuro (idem, en plus des critères d'orchestration et de révocation de licences) et Nudge Security.
Torii ne laisse pas le choix pour la résidence des données
Torii commercialise son offre depuis 2018. Dernièrement, il a investi dans la découverte des SaaS, le traitement des contrats, le RBAC et la conception low code.
Gartner apprécie l'alignement de Torii sur les besoins du marché, à l'appui de multiples canaux de feedback. Il salue aussi les innovations sur le volet IA, entre autres pour la catégorisation des applications, la fusion de profils d'utilisateurs et la récupération d'informations de conformité. Bon point également sur l'orchestration, avec un framework flexible et simple à utiliser.
L'appréciation est moins positive quant au fait que la localisation des données se limite à l'Amérique du Nord. Gartner questionne aussi la capacité de Torii à répondre aux plus gros besoins. Et ajoute la restructuration survenue en 2023. Ayant pour objectif la rentabilité, elle a éliminé des fonctions en back-office.
Zluri, plus cher en all inclusive
Zluri commercialise son offre depuis 2020. Dernièrement, il a développé l'aspect gouvernance des identités et la GenAI pour les insights sur l'usage du SaaS.
Comme chez Torii, Gartner salue, d'une part, la capacité à anticiper et à s'aligner sur les tendances du marché. De l'autre, l'innovation sur la partie IA, en particulier avec l'assistant Co-Pilot pour les admins. Autre bon point : le nombre d'intégrations API directes et l'ampleur de la bibliothèque d'applications (avec infos de type hébergement, certifications et historique des incidents cyber).
Zluri ne se distingue pas positivement sur le prix : en formule all inclusive, il est plus cher que beaucoup de concurrents. Il a par ailleurs une base installée moins importante, avec peu de grandes entreprises. Gartner pointe aussi un marketing produit pas assez focalisé sur le coeur fonctionnel.
Zylo, pas le mieux armé face au shadow SaaS
Zylo commercialise son offre depuis 2016. Il y a dernièrement ajouté l'orchestration des workflows de gestion de licences. Et signé un partenariat avec Netskope sur le volet sécurité/conformité.
Le marketing est un point fort de Zylo, par la quantité autant que la qualité des contenus. L'expérience client lui vaut un autre bon point. Comme, plus globalement, son produit, en particulier pour l'exhaustivité de l'orchestration low code.
Comme chez Torii, la localisation des données est restreinte à l'Amérique du Nord. Sur la découverte des applications, l'absence d'extension pour navigateur pour limiter la capacité à repérer le shadow SaaS. En outre, la tarification, fonction de la tailled es organisations, est perçue comme complexe.
Illustration générée par IA
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