Apple pourrait produire ses propres processeurs dès 2010
Apple va-t-il de nouveau concevoir ses propres processeurs? C'est ce que pense le Wall Street Journal. Dans son édition en ligne du 30 avril, le quotidien économique annonce que la firme de Cupertino « met en place une importante capacité pour concevoir ses propres puces informatiques, un changement stratégique qui pourrait permettre à l'entreprise de créer des caractéristiques exclusives pour ses gadgets et protéger le travail d'Apple de ses rivaux ».
Plusieurs éléments tendraient à confirmer l'analyse du Wall Street. Ces derniers temps, Apple a multiplié les embauches de profils de designer processeurs. Raja Koduri, directeur technique chez ATI (AMD) est la plus récente. Egalement débauché d'AMD où il avait la responsabilité des processeurs graphiques, Bob Drebin est déjà installé à Cupertino. Les deux ingénieurs seront probablement chapeautés par Mark Papermaster qui a rejoint Apple en janvier 2009 après un imbroglio juridique avec son ancien employeur IBM. Salarié de Big Blue pendant 26 ans, Mark Papermaster avait notamment travaillé à la conception des architectures PowerPC qui alimentèrent les machines d'Apple avant que Cupertino ne bascule sous l'architecture x86 d'Intel en 2005.
Avant cette série d'embauches, Apple avait racheté PA Semi en avril 2008. L'entreprise produisait des processeurs PowerPC pour Apple. L'un de ses fondateurs, Dan Dobberpuhl, a également travaillé à l'élaboration des StrongARM (ex-Xscale) d'Intel. Ce qui laisse à penser que PA Semi pourrait, au sein d'Apple, se concentrer sur le développement de puces à base d'architecture ARM. PA Semi a notamment développé pour le marché de l'embarqué le Pwrficient PA6T-1682M, un processeur double-coeur 64 bits de 2 GHz à faible consommation (entre 7 et 13 watts).
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Les puces sur lesquelles travailleraient Apple seraient principalement destinées à alimenter le juteux marché des iPhone et iPod. La question reste en suspens concernant les ordinateurs, notamment les portables iMac. Toujours est-il que les éventuelles puces conçues chez Apple ne verraient pas le jour avant 2010. Enfin, Apple profiterait de la grande disponibilité actuelle des fondeurs comme TSMC ou UMC, voire The Foundry Company, la récente filiale de production d'AMD, dont Cupertino serait en position de force pour négocier les tarifs et augmenter ainsi sa marge (ou réduire ses prix publics pour élargir ses parts de marché).
Si cette orientation se confirme, la nouvelle stratégie d'Apple pourrait lui permettre de développer des puces optimisées selon les besoins de ses produits, tant en terme de puissance, que de consommation ou de fonctionnalités, notamment graphiques, pour répondre aux développements grandissants de jeux vidéo et de contenus en haute définition en mobilité. D'autre part, la conception interne des architectures processeur permettrait à la firme à la pomme de préserver ses secrets de fabrication et, ainsi, se démarquer encore plus de la concurrence, notamment du côté de Microsoft. Une chose est sûre : si ce retour à une stratégie de conception interne de semi-conducteur se confirme, cela ne fera pas les affaires de Samsung, Infineon, Broadcom et autres fournisseurs de Cupertino.
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