Bibliothèque numérique : le sacerdoce de Google
Tel un sacerdoce, David Drummond, directeur juridique et chair à canon de Google, a répété devant la chambre des représentants que Google Books est « entièrement conforme aux lois sur les droits d'auteurs». Un autre représentant de la firme, Paul Aiken, à par ailleurs annoncé que «Google hébergera les livres numériques en ligne et les revendeurs comme Amazon, Barnes & Noble ou même votre librairie locale pourront vendre un accès aux utilisateurs ou n'importe quel appareil connecté au net qu'ils choisiront ». En d'autres termes, Google Books sera ouvert à ses concurrents. Histoire de dire que Google ne cherche aucun monopole sur la numérisation des livres.
Les charges qui pèsent sur Montain View sont lourdes, notamment avec l'accusation de violation des droits d'auteurs et des lois antitrust, tout comme les pressions venues du vieux continent ( justice allemande, société civile des auteurs multimédias, etc.). L'Europe considère que les termes décidés par Google aux Etats-Unis, ne peuvent s'appliquer aux lois locales. En France, un problème d'identité culturelle s'ajoute au quiproquo. Mais aux Etats-Unis aussi, la firme est prise à partie. Google s'est vu rabroué sévèrement jeudi, par Arybeth Peters, responsable du Registre US des droits d'auteur, estimant que « l'accord conclu entre le moteur de recherche et les deux sociétés américaines d'auteurs et d'éditeurs, risque de porter préjudice aux ayants droit », selon des propos recueillis par Reuters lors de l'audience.
Rappelons que Google Books, à déjà numérisé plus de 10 millions de livres en cinq ans et propose 63% des revenus générés par les ventes numériques, aux auteurs et éditeurs. Mais au-delà de l'aspect financier, c'est toute une question du traitement littéraire universelle qui se pose face à l'unique voie de Google. Outre le débat, la série judicaire est à suivre. Le Verdict sera rendu par le tribunal de Manhattan, le 7 octobre.
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