Bourse: la fièvre subsiste malgré l'intervention de 7 banques centrales
Le suspense aura duré toute la journée, compte tenu des nombreuses interventions des chefs de gouvernement et de la décision surprise des 7 plus grandes banques centrales de baisser simultanément les taux d'intérêt d'un demi-point.
En parallèle, les dirigeants des principaux pays, dont la France et l'Allemagne, ont adopté des mesures en concertation. Mais malgré ces signaux forts des autorités, la méfiance subsiste.
A New York, le Dow Jones a décroché subitement en fin de séance après avoir été longtemps en territoire positif.
Il a terminé la séance en recul de -2,2 % à à 9.258,10 points, soit une baisse de 189. C'est le sixième recul consécutif !
L'indice Nasdaq (valeurs technologiques) a enregistré lui aussi un nouveau recul, mais moins marqué, de -0,83%, à 1.740,33 points.
Certains investisseurs sont en train d'imaginer une longue période de récession mondiale. On a cru pourtant que le signal envoyé par les banques centrales allait renverser la tendance. Eh bien, non. Pas encore.
L'annonce de la Réserve fédérale américaine, de la banque centrale chinoise, de la Banque centrale européenne (BCE) et des banques centrales britannique, canadienne, suisse et suédoise d'une baisse d'un demi-point de leurs taux directeurs - cette annonce surprise, concertée n'a pas, ou pas encore, eu d'impact à Wall Street.
Les propos de Henry Paulson, secrétaire d'Etat au Trésor, n'ont pas rassuré les marchés : « Les turbulences financières ne vont pas s'arrêter de sitôt« .
Bank of America, première banque américaine, a encore dégringolé : -7% à 22,10 dollars après avoir été contraint de lancer un appel au marché de 10 milliards de dollars à un prix inférieur à celui de son cours de clôture de mardi.
En six séances, le Dow Jones a cédé 14,7% (soit plus de 1.600 points, dont 500 points mardi). Il affiche un repli de plus de 30% depuis un an.
En Europe, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy sont enfin (!) convenus que « les actions de l'Allemagne et de la France relatives à la crise financière seront totalement coordonnées« .
Ils ont « approuvé pleinement les décisions prises par la Banque Centrale Européenne notamment en ce qui concerne la baisse de ses taux directeurs décidée en concertation avec les banques centrales d'Angleterre, du Canada et des Etats-Unis d'Amérique »
A Evian, Nicolas Sarkozy a déclaré: « J'aurai l'occasion, comme pratiquement tous les jours, de parler ce soir avec la chancelière (allemande)« . Il a précisé avoir eu un entretien téléphonique avec le Premier ministre britannique Gordon Brown, qui a annoncé un plan historique du Trésor britannique : 200 milliards de livres sterling (259 milliards d'euros) vont être mis à la disposition des banques et établissements de crédit immobilier outre-Manche.
La France a opté mercredi pour une formule originale : créer une société d'Etat qui aide les banques françaises qui seraient menacées de faillite, la Société de prises de participation de l'Etat (SPPE). Elle servira d'abord à recapitaliser les banque qui seraient en difficulté. Elle a déjà apporté un milliard d'euros à la nationalisation partielle de la banque franco-belge Dexia.
A Paris, le Cac 40 a encore dévissé de 6,31% à 3.496,89 points, donc sous les 3.500 points, un plus bas depuis le 13 août 2004. A rapprocher de Francfort qui a plongé de -5,8% et Amsterdam ou Bruxelles se sont effondrés de -7,3 à -8%, et Vienne de -9% .
BNP Paribas a perdu 7,3% à 63,43 euros et Société Générale 5,34% à 57,30 euros.
En fin de séance, l'effondrement quasi général n'a pas épargné Alcatel Lucent, à -9,6%, ni Capgemini qui a encore décroché de -4,29 % à 25,24 euros, soit une dégringolade, en cumul, de -22% en trois séances. Pourtant, Paul Hermelin, président, a déclaré à Reuters que le mois de septembre n'avait pas donné de signe de ralentissement. Il a confirmé les objectifs de marge et de ventes pour 2008.
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A Paris, évolution des cours (titres « technologiques », CAC 40), ce 8 octobre 2008, en valeur, et évolution par rapport au 7 octobre (en pourcentage) . en hausse: Dassault Systèmes: 33,45 +3,85%
Altran: 4,39 +1,39%
Alten: 20,34 +0,84%
. en baisse:
Steria: 12,56 -0,55%
Sopra: 37,91 -2,92%
Gemalto: 21,98 -4,06%
Atos Origin: 24,85 -4,17%
Capgemini: 25,24 -4,29%
STMicroelectronics: 6,60 -4,76%
France Télécom: 18,76 -5,08%
GFI: 3,10 -5,49%
Soitec Silicon: 3,08 -8,33%
Ingenico: 12,72 -9,35%
Alcatel-Lucent: 2,02 -9,60%
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