CES 2008 : Intel confirme son virage stratégique
Profitant de l'édition 2008 du Salon de l'électronique grand public (CES) qui se déroule à Las Vegas, le patron d'Intel a présenté deux nouvelles familles de puces qui vont changer la stratégie commerciale du groupe.
Le patron du fabricant américain Intel, Paul Ottelini, multiplie les annonces. Après avoir présenté hier 8 janvier, 16 nouveaux processeurs gravés en 45 nanomètres, le « big boss » d'Intel a annoncé la sortie de deux nouvelles gammes de puces tout en un (systeme on chip), respectivement baptisées: « Canmore » et « Menlow ».
L'objectif d'Intel est limpide. Le géant made in USA cherche à se diversifier en sortant du monde du PC, et plus précisément à renforcer sa présence sur deux marchés, celui du « multimédia » (set top boxes, téléviseurs et lecteurs de galettes) et celui des terminaux mobiles connectés.
« Nous sommes désormais au coeur de la plus grande perspective de redéfinition de l'électronique grand public et du divertissement depuis l'arrivée de la télévision », a-t-il estimé.
Canmore, qui devrait être commercialisée au second trimestre 2008, vise donc le marché du multimédia grand public. D'après le journal économique, Ottelini veut « offrir aux particuliers la possibilité d'accéder au Web depuis un téléviseur. »Le vieux rêve des industriels de placer le PC dans le salon semble donc bien révolu après quelques bides retentissants comme le Media Center de Microsoft.
Canmore intégrera un processeur x86, une puce de décompression audio vidéo et un contrôleur de tuner TV.
La seconde plate-forme annoncée par Intel se nomme Menlow. Cette dernière cible le marché de la téléphonie mobile et plus particulièrement des terminaux hypercommunicants et des PC ultra-mobiles, les fameux UMPC. Grâce à un nouveau processeur « Silverthorne », elle va consommer dix fois moins d'énergie tout en étant cinq fois plus petite. La date de disponibilité de Menlow n'a pas été communiquée.
D'aprèsLes Échos, Ottelini a insisté sur l'UMPC, montrant son intérêt tout particulier pour ces « devices » : « il est plus facile d'ajouter des fonctions voix à un petit PC que de fournir l'accès à l'ensemble de l'Internet depuis un mobile. »
Pour conclure, ce virage stratégique est un véritable pari sur l'avenir, et il reste à savoir si le groupe américain a les moyens pour supporter une telle diversification (alors que son cours en bourse s'écroule depuis le début de l'année). D'autant que désormais, Intel devra faire face à de nouveraux concurrents de poids comme Texas Instrument (le grand spécialiste des chipsets pour les terminaux mobiles et les équipements multimédias), Qualcomm ou encore Samsung.
Un webcast réalisé sur le CES par Paul Ottelini sur ce sujet est consultable sur ce lien.
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