Cloud : IBM intègre OpenStack à SoftLayer
A l'occasion du OpenStack Summit, qui se tient cette semaine à Vancouver (Canada), IBM lance ses Cloud OpenStack Services, facilitant la migration des charges de travail entre des Cloud privés fonctionnant avec la plate-forme Open Source et SoftLayer. Rappelons que Big Blue a racheté en 2013 ce spécialiste du Cloud public né en 2005, soit bien avant la naissance du projet OpenStack en 2010. Les ingénieurs de SoftLayer ont donc construit leur propre solution d'orchestration de Cloud : IMS.
Depuis le rachat, les équipes IBM/SoftLayer ont lancé le projet JumpGate visant à servir de passerelle entre la plate-forme Open Source, que soutient fortement Big Blue (il est un des principaux contributeurs du projet), et l'orchestrateur IMS. Plus généralement, JumpGate, annoncé en février 2014, doit servir de middleware entre OpenStack et toute solution propriétaire d'orchestration de Cloud. Le lancement des Cloud OpenStack Services, qui s'appuient sur la possibilité de gérer des VM dans SoftLayer (et non plus uniquement des serveurs bare metal) depuis l'API OpenStack, semble indiquer qu'une étape a été franchie dans le rapprochement de ce dernier et d'IMS.
Créer des VM OpenStack dans Bluemix
Les Cloud OpenStack Services doivent faciliter les scénarios de Cloud hybrides, entre des Cloud privés OpenStack et les infrastructures SoftLayer. Par exemple la réalisation des développements et des tests applicatifs sur le Cloud public avant le passage en production sur une infrastructure maîtrisée par l'entreprise. Ou l'utilisation de SoftLayer pour encaisser des pics de charge ponctuels, ce qui évite de dimensionner les infrastructures internes en fonction de ces événements exceptionnels. Ces scénarios, très intéressants sur le papier, se heurtent à des difficultés de migration. Ce sont ces dernières à laquelle s'attaque IBM, promettant des transitions en quelques secondes.
Dans un billet de blog, IBM explique ainsi que les développeurs pourront déployer directement des VM OpenStack depuis le Paas maison, Bluemix, soit sur un Cloud privé, soit sur SoftLayer (sur serveurs bare metal ou sur serveurs virtuels). Le service est aujourd'hui en béta. Les utilisateurs peuvent aussi gérer directement leurs serveurs virtuels chez SoftLayer via les API OpenStack, les lignes de commandes ou des interfaces créées pour la plate-forme (comme Horizon). « Fournir des serveurs virtuels OpenStack n'est qu'un pas de plus (certes majeur) vers notre but visant à fournir plus d'intégration OpenStack dans les services SoftLayer », écrit le spécialiste du Cloud public sur son blog.
Rappelons que IBM/SoftLayer est le troisième acteur dans le monde des services d'infrastructure Cloud (avec une part de marché de 7 %), selon la dernière étude de Synergy Research. La société est devancée par Microsoft Azure (plus de 10 % de parts de marché) et surtout par Amazon (environ 30 %). Dans son dernier Magic Quadrant, le cabinet d'études Gartner ne classe toutefois pas Big Blue parmi les leaders du secteur, relevant les difficultés d'intégration entre les technologies promues par IBM et celles qui prévalent chez SoftLayer ou encore la faiblesse du catalogue et des services de ce dernier pour les grandes entreprises. Le spécialiste du Cloud public bénéficie toutefois d'une vague d'investissements décidée par IBM, qui se traduit notamment par l'ouverture d'un datacenter en France. Ce dont ne peut se prévaloir ni Azure, ni AWS (Amazon Web Services).
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