Comment OVHcloud va concrétiser sa stratégie edge
Portées par l'acquisition de gridscale, les Local Zones seront le véhicule d'OVHcloud dans l'edge computing. Les premières doivent ouvrir début 2024.
Comment « planter des graines un peu partout dans le monde » quand on est un fournisseur cloud ? En faisant de l'edge computing.
Tel est en tout cas le principe des Local Zones qu'OVHcloud a sur sa roadmap... et au sujet desquelles son président Octave Klaba use de cette métaphore botanique.
L'ouverture des premières approche. Ce sera début 2024, à Madrid et à Bruxelles. Il est question d'étendre le périmètre à 150 emplacements sous trois ans.
OVHcloud capitalisera, dans un premier temps, sur ses points de présence réseau. Au fur et à mesure des déploiements, les Local Zones apparaîtront dans la console de gestion, de la même manière que les datacenters (38 au dernier pointage, répartis sur 9 pays).
Les Local Zones différeront des zones de disponibilité : seule une poignée de services y seront effectivement disponibles (« cinq, six » pour commencer, nous affirme-t-on, dont du compte, du stockage bloc/fichier et du réseau incluant les IP publiques). En fonction de la demande, l'offre pourra s'élargir « jusqu'à proposer [...] du bare metal, de vraies zones de disponibilité, voire les 3 AZ ».
Les « 3 AZ » déployées en parallèle
L'architecture 3 AZ est l'autre nouveau modèle de déploiement inscrit à la feuille de route d'OVHcloud. Une première mise en oeuvre sera effectuée en décembre 2023, en Île-de-France, avec trois datacenters distants de 10 à 20 km. Cette infrastructure couvrira initialement le bare metal, puis viendra englober la gamme Public Cloud.
Les Local Zones viseront d'abord les applications à basse latence. OVHcloud évoque notamment les « typologies de clients qui veulent construire un CDN ». Le DG Michel Paulin mentionne aussi le cas du véhicule autonome.
On touchera ensuite aux clients qui ont besoin de charges de travail locales, notamment pour des raisons réglementaires.
AWS a les mêmes cibles avec ses propres Local Zones, exploitées sous cette même marque. Le groupe américain en avait ouvert une quinzaine aux USA en 2021, avant de se lancer à l'international en 2022. Il en exploite aujourd'hui une trentaine, dont quatre en Europe (Copenhague, Hambourg, Helsinki, Varsovie). La suite du programme inclut Athènes, Bruxelles, Lisbonne, Munich, Oslo, Prague et Vienne.
Certaines de ces zones sont connectées (celles de Los Angeles, par exemple), d'autres non (les deux de Phoenix). Là aussi, il ne s'agit pas d'exécuter l'ensemble des services AWS en local (connexion VPC à S3, entre autres).
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OVHcloud en périphérie... en attendant d'arriver sur site
Le modèle datacenter traditionnel d'OVHcloud avait une échelle minimale d'une cinquantaine de baies. Dans le cadre des Local Zones, il a fallu apprendre à gérer des workloads plus petits. L'acquisition - annoncée en août 2023 - de l'entreprise allemand gridscale y a contribué : le palier est passé à une baie.
Un tel modèle est « extrêmement fructueux » sur le plan financier, reconnaît Michel Paulin : il implique un Capex linéaire et offre la possibilité de prévoir l'ouverture de datacenters locaux une fois le cap des 50 baies atteint. Tout en permettant un déploiement rapide - une question de jours - pour tester des marchés : « Combien de clients veulent vraiment nous utiliser au Portugal ? en Espagne ? en Italie ? », questionne, à cet égard, Octave Klaba.
Au démarrage, les Local Zones seront en colocation. Par opposition, donc, aux deux modèles qu'OVHcloud suit pour ses datacenters. En l'occurrence, un dans lequel il possède les murs et le foncier. Et un autre, adapté principalement pour l'Asie, consistant à sous-louer des bâtiments et à y introduire ses technologies, jusqu'au watercooling (approche dite « core & shell »).
Dans le prolongement des Local Zones, OVHcloud vise les déploiements on-prem. Sans échéance fixée pour le moment.
AWS couvre cet aspect avec l'offre Outposts. Microsoft, avec Azure Stack Hub/HCI. Il ne propose pas de « Local Zones » en tant que telles, mais son maillage comprend une soixantaine de « régions cloud », contre une trentaine pour AWS (et une quarantaine pour Google Cloud).
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