Dégraissage chez Palm
La France est citée, loin derrière les universités anglo-saxonnes, pour quatre établissements. Certes, mais cela ne doit pas faire illusion.
Ce qui est très curieux dans ce classement, c'est le crédit que lui porte le monde politique et médiatique. Comment comparer l'Ecole Polytechnique, destinée à la formation de grands corps de l'Etat à l'Université Paris VI qui se charge d'une formation disons, sans être péjoratif, « de masse »? Le modèle d'enseignement est propre à la culture, et à chaque pays, et correspond à des objectifs de formation différents -objectifs qu'il est difficile d'évaluer hors de leur contexte. Ce qu'on oublie, c'est que l'on a confié aux universités le sympathique rôle de la sélection des étudiants en ouvrant toutes grandes leurs portes à tous les bacheliers sans se préoccuper de l'adaption de l'enseignement à un métier, à un débouché professionnel ou au niveau effectif du candidat. Le résultat de cette politique est connu : 80.000 étudiants sortent de l'université sans diplôme alors que l'on sait qu'un niveau bac + 3 est le meilleur moyen de s'intégrer dans le monde du travail. Toutes ces questions sont connues. Outre la question des réformes, on sait que l'université, comme l'enseignement supérieur en général, souffre d'un sous financement chronique : 1,1% de PIB alors que la moyenne des pays européens sont de 1,5% et les Etats Unis , 2,5%. Il manque 7 milliards d'Euro sur 5 ans. Cette faiblesse des moyens va pénaliser et la croissance et l'intégration de nombreux jeunes dans le monde du travail. Mais ce qu'il y a de plus curieux, c'est que ce problème, qui touche l'avenir du pays, ne préoccupe pas grand monde et ne constitue pas un thème de débat de campagne électorale sujet autrement plus important que la remise en cause de la carte scolaire, par exemple.
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