Facebook et Twitter, les contre-pouvoirs victimes de cyber-attaques
Jeudi 7 août dans l'après-midi, durant quelques heures, les géants de l'Internet Twitter, Facebook et Google étaient à terre, victimes d'une attaque « de déni de service » (DDoS : deny of service).
Dès le lendemain, le blogueur Cyxymu, pro-géorgien, affirmait dans un post sur Twitter dans un anglais approximatif que ces attaques le visaient personnellement : «This hackers was from Russian KGB » (Ces hackers appartiennent au KGB russe). Sa boite e-mail était aussi surchargée de centaines de spams.
Moins bien équipé en sécurité informatique que les autres réseaux sociaux, comme Facebook ou Youtube, le site de micro-blogging Twitter s'est donc rapidement retrouvé réduit au silence jeudi dernier. Cette agression qualifiée vendredi d'« unique, massive et coordonnée » par Biz Stone, le cofondateur de Twitter, était une attaque DDoS dont le but est de saturer un site de demandes de connexions à partir d'un botnet (réseau d'ordinateurs zombies, infectés de programmes malveillants, contrôlés à distance).
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Après les soupçons contre la Russie, les actions en justice ?
La raison de cette cyber agression ? Le militantisme du bloggeur Cyxymu. « C'était une attaque simultanée contre un certain nombre de sites pour que l'on ne puisse plus entendre [sa] voix », expliquait la semaine dernière Max Kelly, chef de la sécurité de Facebook, à CNet News. « Nous enquêtons activement sur l'origine de l'attaque et nous espérons pouvoir trouver les individus impliqués et entreprendre des actions en justice ».
Discours identique chez F-Secure, spécialisé dans la sécurité sur internet, interrogé par Les Echos : « A notre avis, affirmait le chercheur Mikko Hyponnen, il y a de très fortes chances pour que les cybercriminels qui sont derrière cette attaque soient des nationalistes russes qui voulaient réduire au silence un adversaire trop visible. »
Militant en faveur de la cause géorgienne et contre la Russie, Cyxymu était, pour sa part, catégorique dans son témoignage au journal anglais The Guardian la semaine dernière : « L'ordre venait du gouvernement russe». « Une attaque de ce niveau qui affecte trois services web mondiaux ne peut être organisée que par quelqu'un avec d'importantes ressources », ajoutait-il.
Les sites de socialisation, le 5ème pouvoir qui dérange
Les rumeurs vont bon train sur la Toile, Russie et KGB d'un côté, gouvernement iranien de l'autre (propos rapportés par le nouvelobs.com, voir le blog en question).
Cette attaque aura au moins permis de démontrer que Twitter (17 millions d'utilisateurs en avril selon ComScore) n'est pas une forteresse imprenable. Interrogé par Le Figaro, François Paget, chercheur de menaces chez l'éditeur de logiciels de sécurité McAfee, affirme même que le site de micro-blogging « n'est pas à l'abri de nouvelles attaques de ce type ».
L'agression vécue par Twitter, Facebook, LiveJournal, etc., aura, contre toute-attente, permis de mettre en lumière les sites de Cyxymu. En pleine torpeur estivale, le conflit russo-géorgien revient sur le devant de la scène. Vendredi, le nombre d'internautes ayant tenté de se connecter au fil Twitter de Cyxymu avait doublé pour atteindre les 642. Enfin, ce qui est sûr, c'est que cette attaque confirme, une fois encore, le rôle croissant et la puissance réelle des sites de socialisation dans notre société, comme la naissance d'un 5e pouvoir.
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