Google pourrait s'emparer de YouTube
Dans sa guerre totale contre Microsoft et Yahoo, Google pourrait prendre une longueur d'avance. Selon leWall Street Journal, le géant du Web est actuellement en négociations pour l'acquisition du très populaire YouTube, le site communautaire de vidéos en ligne, sorte de « cybermarché » gratuit du film « fait maison » les accros de la Toile pouvant se les partager. Le groupe de Montain View serait prêt à débourser 1,6 milliard de dollars, selon le quotidien qui cite une source proche du dossier.
Pour autant, le dossier est encore loin d'être bouclé. Les discussions » en sont toujours à un stade délicat et pourraient être interrompues », selon cette source.
Mais si Google s'empare finalement de YouTube, le groupe deviendrait immédiatement le leader de la vidéo communautaire en ligne, un secteur hautement juteux qui fait rêver les acteurs du Web. YouTube, fondé en 2005, annonce avoir dépassé 100 millions de documents regardés chaque jour sur son site et revendique 16 millions de visiteurs par mois. Un succès qui agace la concurrence. Microsoft prépare ainsi sa contre-attaque avec SoapBox intégré à MSN Video.
En rachetant YouTube, Google se mettrait à l'abri, en tout cas pour un long moment, de l'offensive de Microsoft. Mais le moteur pourrait également y laisser des plumes.
YouTube est en effet dans la ligne de mire des Majors. Car ce système ne respecte pas le droit d'auteur puisque rien n'empêche un utilisateur de YouTube d'y envoyer des clips ou des extraits d'émissions musicales qui sont normalement diffusés sur les chaînes de télévision traditionnelles contre rémunération. Dans le même même temps, les pirates n'ont pas attendu pour récupérer les flux des vidéos diffusés en » streaming. » Et dans les faits, il suffit de se rendre sur le site pour y trouver des contenus propriétaires, comme des émissions de télévision ou des clips.
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Du coup, les affaires touchant au droit d'auteur se multiplient et le flux des plaintes est loin de se tarir. Cela est vrai pour toutes les autres pages web qui ont copié le modèle économique du site. Pour Josh Bernoff et Ted Schadler analystes de Forrester cela ne fait aucun doute : » YouTube va être attaqué en justice et si c'est le cas perdre. »
« Les poursuites vont provoquer une réaction en chaîne », expliquent les deux analystes dans une note publiée sur un weblog. La conséquence directe pour le site Internet va être de retirer tous les contenus qu'ils proposent qui sont régis par les lois sur le droit d'auteur. Et d'après Forrester, cela concerne la majorité des vidéos proposées sur le site.
Une précédente étude menée par le cabinet IDC arrivait exactement à la même conclusion. Et le fondateur de HDNet, Mark Cuban déclarait « que seul un idiot achèterait YouTube ». Merci pour Google.
Dans les deux documents, les analystes font la même comparaison expliquant que si YouTube devait s'expliquer devant la justice il perdrait l'affaire tout comme Napster en son temps.
Mais YouTube prépare depuis plusieurs semaines sa riposte. Le site serait en train de créer une technologie pour identifier et bloquer les contenus pirates.
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Surtout, YouTube tente de s'approcher de certaines Majors. Un accord vient d'ailleurs d'être signé avec la Warner. Concrètement, cet accord va permettre à YouTube de mettre à la disposition de ses utilisateurs (dans un premier seulement aux USA) les derniers clips tournés par ses artistes. En échange de ce droit de diffuser les contenus de Warner Music, les deux groupes vont partager les revenus des recettes publicitaires.
Car les majors peuvent y trouver leur compte : une marque forte et un système de distribution souple et puissant. Encore faut-il abandonner l'idée du paiement à l'acte contre la gratuité financée par la publicité, un système pas si loin du peer-to-peer pourtant honni par les majors.
Mais il faudra que YouTube s'entende avec toutes les majors. Selon les analystes, l'accord signé avec Warner Music n'est pas suffisant pour mettre le site à l'abri de poursuites judiciaires. Un point qui représente certainement la principale difficulté dans les négociations entre YouTube et Google.
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