HP France: les syndicats signent le protocole de négociation
Le dossier HP France semble trouver une issue. Ce vendredi, la direction du groupe informatique et quatre syndicats (CFDT, CFTC, CGC et FO) ont signé un protocole d'ouverture de négociation visant à réduire le plan social annoncé en septembre, a-t-on appris de source syndicale. La CGT, qui a maintenu son opposition au texte, n'a pas signé, selon la même source.
Le grand marchandage a donc bien fonctionné pour HP. Le protocole vise à réduire de quelque 300 les 1.240 suppressions d'emplois initialement annoncées (25% des effectifs français), moyennant un nouvel accord RTT. Les négociations devraient durer jusqu'en février, selon les syndicats présents à la signature. L'accord RTT de 1999, qui prévoit 205 jours de travail par an, pourrait ainsi passer à 218 jours. « Il s'agit de la signature d'un document longuement établi », ce texte a reçu un avis favorable du CE de HP France et a été présenté au CE extraordinaire de HP CCF, avant d'être soumis à la signature définitive, a affirmé de son côté Patrick Nowak, délégué CFE/CGC chez HP France, cité par l'AFP. Selon bon nombre d'observateurs, la direction a volontairement surévalué le plan social afin de se ménager une marge de manoeuvre pressentant une levée de boucliers. En effet, le scénario tient debout. Du côté de la CGT, minoritaire, on s'étrangle: « Ce marchandage sur les 35 heures est abominable et nous allons engager le plus rapidement possible une procédure pour faire annuler cet accord », a déclaré à l'AFP le secrétaire général de la CGT, délégué syndical central à HP Centre de compétence France (CCF), Laurent Viallard. Rappelons qu'en septembre dernier, HP a annoncé la suppression de 6.000 emplois en Europe. En France, 1.389 postes ont déjà été supprimés en 2003. En septembre, l'intersyndicale (CFE-CGC, CGT, CFDT, CFTC, FO) du groupe informatique américain réclamait une négociation sans contrepartie, pour rapporter le nombre de suppressions d'emplois à 15% de l'effectif, comme dans les autres pays européens, au lieu des 25% prévus. Le 29 septembre, le premier ministre Dominique de Villepin avait annoncé que les discussions entre le gouvernement et les dirigeants d'HP permettaient « d'envisager désormais une réduction des effectifs moins forte ». Peu auparavant, le ministre délégué à l'Emploi, Gérard Larcher, avait assuré l'intersyndicale d'HP de « la détermination du gouvernement » à obtenir du groupe américain des « assurances concrètes sur la pérennité » de son implantation en France. HP a réalisé au quatrième trimestre un chiffre d'affaires en forte progression, à 22,91 milliards de dollars, mais le résultat net est en chute de 62% par rapport à l'an dernier, même période. Explication principale: une provision de 1,57 milliard pour les restructurations en cours, avec licenciements!. Lire notre DossierHP France : le feuilleton
Sur le même thème
Voir tous les articles Cloud