HPE vise les opérateurs comme relais de croissance
Publié par Jacques Cheminat le | Mis à jour le
Alain Andreoli, vice-président de l'activité Datacenter chez HPE, donne sa vision sur la stratégie du constructeur dans le domaine des infrastructures.
Alain Andreoli est français et il est vice-président en charge de l'activité Datacenter Infrastructure Group chez HPE. De passage en France, la rédaction de Silicon.fr a pu le rencontrer et faire le point sur la stratégie du constructeur en matière d'infrastructures et sur les annonces dévoilées à Discover en juin dernier.
Premier élément, l'homme est didactique et prend soin de replacer sa position par rapport aux évolutions de la société. Il est vrai qu'en quelques années, le périmètre de l'entreprise a un peu changé : une scission, des cessions (la branche service, les activités logicielles, etc.) et des acquisitions (Aruba, Simplivity ou Nimble Storage). Une transformation qui s'est accompagnée par des changements organisationnels. Alain Andreoli les résume en 3 éléments : « Il y a d'abord le datacenter qui devient un cloud privé avec un marché des serveurs qui reste le core business. De plus, les clients ont des besoins en matière de Cloud hybride. Enfin, il y a un développement du Edge et de l'IoT avec des demandes d'analytiques au niveau de l'équipement. » Pour gérer cela, une couche d'intelligence distribuée devrait bientôt voir le jour, elle est connue aujourd'hui sous le nom de code New Stack.
Un recentrage sur les terres de croissance, Telcos et OEM
Au sein de sa division, le patron voit plusieurs axes de croissance. « Il y a d'abord les applications, avec une politique d'essaimage dans des start-ups comme Docker ou Scality, du travail sur le middleware avec ILO, OneView, l'hyperconvergence et le projet New Stack. » Ensuite sur le marché des services providers, le dirigeant est plus réservé. « En ce qui concerne les offreurs de IaaS, nous nous sommes concentrés sur ce marché pendant 3 ans et nous n'avons pas gagné autant que nous le souhaitions, c'est un marché irrégulier. » Au premier trimestre 2017, les résultats de HPE sur la partie serveur ont subi une baisse brutale avec le défaut de commandes d'un grand acteur du Cloud public (Microsoft selon les spécialistes). Alain Andreoli préfère parler « d'une surestimation des besoins du fournisseur de service ». Du coup, HPE lorgne maintenant sur d'autres terres de croissance que sont les opérateurs télécoms « qui sont en pleine évolution vers le NFV, l'IoT », et les OEM.
Gen 10 pose les fondations pour les autres équipements
La partie entreprise n'est pas oubliée, en représentant 50% du chiffre d'affaires. « Ce monde est devenu bipolaire dans le domaine des serveurs, d'un côté le volume qui se commoditise et de l'autre côté la valeur avec comme différenciation la R&D et des acquisitions », explique Alain Andreoli. Fruit de cette logique, HPE a dévoilé à Las Vegas sa 10ème génération de serveur ProLiant avec un fort accent autour de la sécurité. HPE a développé un concept de « sécurité embarquée sur le silicium » (silicon root of trust). Il s'agit de créer un lien entre la puce utilisée par HPE et le microcode iLO (Integrated Lights Out). « Gen 10 innove et pose des fondations déclinables sur d'autres produits comme Apollo », poursuit le dirigeant. Les autres branches de l'activité entreprises se portent bien, les Superdôme, liés aux applications critiques, affichent 30% de croissance et le HPC est soutenu par l'acquisition de SGI. Il avoue un démarrage poussif pour Arista. « Cela prend un peu plus de temps. »
Bientôt des serveurs sous AMD Epyc ?
Et l'avenir ? Alain Andreoli évoque les différents sujets tendances. Concernant l'intelligence artificielle, il voit son développement « au sein du HPC » et n'exclut pas des acquisitions dans ce cadre. L'arrivée de ARM sur les serveurs l'appelle à la prudence. « Il s'agit d'une petite île dans un grand continent et cela avance plus lentement que prévu. » Il mise plutôt sur un renouveau du choix des CPU pour les serveurs. « Les Epyc d'AMD qui était en retard sur Intel arrivent, nous sommes en contact pour regarder ce que l'on peut faire. » La mémoire sera un élément important des futurs serveurs, « avec les mémoires persistantes, la DRAM de The Machine, les memristors, etc.», poursuit le vice-président. Par contre, il restera mutique sur le plan Next prévoyant une optimisation de la réorganisation prévue par Meg Whitman.
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