Intel Datacenter Day : Jason Waxman et le Software-defined Infrastructure au service du cloud
En direct de San Francisco : « L'explosion de l'infrastructure pour apporter les services aux utilisateurs n'est pas acceptable ». C'est par cette affirmation qui en a surpris plus d'un que Jason Waxman, VP et General Manager Cloud Platforms Group Data Center and Connected Systems Group de Intel a débuté son intervention.
Pour Intel, si nous sommes passés de l'ère du 'computer centric' à celle du 'network centric', soit du PC au travail en réseau, le moment est venu de passer à l »human centric'. Ce mouvement est marqué par la multiplication des solutions qui s'appuient sur la gestuelle ou la voix de l'utilisateur pour communiquer avec lui, par l'explosion du trafic vidéo et la forte progression attendue (43% annuels) des infrastructures qui vont supporter le big data.
Concevoir son architecture de cloud
Cela ne se fera pas sans une infrastructure adaptée, à l'exemple de celle de Nuance, le géant de la reconnaissance vocale, qui s'est tourné vers Intel pour concevoir son architecture de cloud (voir le schéma). Disposer d'une telle architecture était la condition sine qua non au portage des outils de l'éditeur dans le cloud, seul capable de supporter la multiplication des usages de ses technologies. La performance en local n'est plus suffisante !
Il faudra donc disposer d'une infrastructure adaptée pour accompagner l'évolution et la multiplication des usages. Intel y travaille et cela entre dans l'approche du datacenter réarchitecturé présenté par Diane Bryant (lire « Intel Datacenter Day : Diane Bryant veut réarchitecturer le datacenter »).
Concrètement, cela se traduit pour Jason Waxman par l'association de « l'optimisation des technologies de workload, le Composable Ressources, et le Software-defined Infrastructure pour tout opérer ». Et par la prise en compte de la diversité des équipements, serveurs, stockage et réseaux.
L'architecture future du datacenter se conçoit chez Intel avec ses partenaires. ou peut-être devrions-nous dire avec ses gros clients ! Ainsi l'optimisation des systèmes de workload passe par la customisation du silicium, par exemple avec eBay ou Facebook, l'intégration de technologies d'accélération, ou encore avec la conception de processeurs Extreme Low Power, avec le français OVH (l'adoption de l'Atom S lui aurait permis de doubler la densité des serveurs).
Atom C2000 Avoton et Rangeley
La nouvelle famille des processeurs Intel Atom C2000 Avoton et Rangeley pour microserveurs, la deuxième génération des SoCs Atom 64 bits optimisés pour les serveurs, est une réponse à ces attentes.
Elle dispose de jusqu'à 8 cours avec I/O (entrées/sorties) intégrées, une performance multipliée par 7 par rapport à la génération précédente, la technologie mémoire QuickAssist qui multiplie la capacité par 8, des fonctionnalités de datacenter comme les 64 bits, la mémoire ECC et la virtualisation. Mais surtout, selon Jason Waxman, elle dispose d'une efficacité énergétique dont la performance par watt a été multipliée par 4.
L'architecture de la baie
Intel propose également un nouveau design d'intégration des composants de la baie, qui dépasse l'agrégation physique pratiquée aujourd'hui, sur par exemple les architectures dites unifiées, pour proposer une intégration de la fabric. La baie modulaire est équipée de ses interconnexions optiques, Intel travaille sur le photonic, la fabric se plaçant au niveau du rack. Forte intégration, communication photonique (proche de la vitesse de la lumière) et modularité sans interruption qualifient cette infrastructure.
Démontrée par Intel via la présentation de nouveaux racks, elle devrait permettre d'augmenter de 1,5 la densité des serveurs dans un rack, de diviser le provisioning énergétique par 6, de réduite par trois le câblage. Pour Jason Waxman, « le futur rack sera totalement modulaire, avec la capacité d'upgrader à la demande. C'est le 'Composable Ressources', avec l'intégration de la fabric au rack dans l'infrastructure. L'important pour les opérateurs c'est d'être sur les dernières générations et de pouvoir upgrader rapidement leur infrastructure. »
Mais Intel voit plus loin et travaille également vers sa vision du datacenter du futur. L'agrégation serait réalisée par sous-systèmes, des pools dédiés au compute, à la mémoire et au stockage, l'ensemble communiquant via un sous-système I/O, et piloté par le Software-defined Infrastructure.
Intel pour tous.
Au final, Jason Waxman nous démontre la concrétisation de ce que Diane Bryant évoquait « n'avoir qu'une seule architecture, Intel, dans le datacenter ». Le fondeur a consolidé son offre en intégrant les technologies qui lui manquaient afin de couvrir les différentes stacks matérielles, et aujourd'hui logicielles qui alimentent l'infrastructure du datacenter.
Reste à confirmer cette vision auprès des acteurs du marché. En se positionnant en standard de fait de l'infrastructure du serveur, celui-ci trouvant sa place dans le compute, mais aussi dans le réseau et le stockage, Intel ne fait que renforcer son nid, et il sera difficile de l'en déloger.
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La démarche est en tout cas logique : un seul type de composants et un design intégré pour une architecture unique à maitriser, Intel capitalise sur la position de leader incontesté qui est la sienne pour imposer sa vision. Et ça marche. A suivre donc, en particulier sur la plateforme Open Compute, où Intel semble décidé à reverser une partie de ses travaux.
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