Kevin Rollins (Dell) : 'Nous remettons tout à plat'
La success-story de Dell est-elle grippée ? Sous le coup d'une enquête de la SEC, le géant américain a en plus perdu la première place mondiale au profit d'HP. Du coup, les analystes commencent à remettre en cause le modèle économique (vente directe) du groupe. Mais Kevin Rollins, son président, reste serein. Dans un entretien au Figaro, il défend sa stratégie.
-La perte de la couronne mondiale
Dell reste numéro un mondial en valeur. Hewlett-Packard est juste passé devant nous en nombre d'ordinateurs vendus. La croissance, c'est important, mais la croissance rentable l'est encore plus ! Le gagnant à la fin, c'est celui qui gagne de l'argent, pas seulement des parts de marché ! Toute la difficulté consiste justement à trouver le bon équilibre entre croissance et profitabilité. Nous ne sommes pas numéro un globalement dans tous les pays à cause de notre activité grand public, qui est moins profitable.
-La contre-attaque
Premièrement, nous avons lancé une initiative, baptisée « Dell 2.0 », qui consiste à tout remettre à plat : nous examinons à la loupe notre système de conception, de fabrication, de vente, de service. Deuxièmement, nous nous étendons dans de nouveaux pays émergents en forte croissance. Enfin, nous développons de nouveaux produits. La seule chose que nous ne changeons pas, c'est ce qui a fait notre succès : le modèle direct, qui continue à faire ses preuves.
-Les nouveaux produits
Le marché entreprise reste notre cible prioritaire. Mais dans le marché grand public, le secteur du jeu explose littéralement. Nous nous y positionnons, car c'est un segment très profitable. Nous avons notre marque Dell XPS, et la marque d'une société que nous venons d'acheter aux États-Unis. Ces deux marques, très axées sur le jeu, sont leaders avec de très hautes capacités graphiques. Elles sont aussi très vendues aux entreprises qui font beaucoup de simulation, car elles sont aussi puissantes que les stations de travail.
-Vista, un moteur pour Dell ?
Je pense que le grand public va être séduit par les capacités de Vista et s'équipera avant même les entreprises. Mais celles-ci seront soumises à la pression de leurs salariés qui, après avoir goûté à Vista chez eux, ne pourront plus s'en passer au travail. C'est une bonne nouvelle pour nous, car pour bénéficier de toute la puissance de Vista, il sera nécessaire d'acheter un ordinateur plus puissant, avec un écran plus large. Si vous achetez un ordinateur chez Dell aujourd'hui, il est bien sûr « Vista ready », mais s'il a déjà deux ou trois ans, il faudra le changer !
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