Le CISPE durcit le ton contre Broadcom
Publié par Clément Bohic le | Mis à jour le
À l’approche de la fin du programme partenaires VMware pour les CSP, le CISPE accentue la pression sur Broadcom.
Faut-il soumettre Broadcom au DMA en tant qu’opérateur de plate-forme « essentielle » ? Le CISPE l’affirme.
L’association européenne de fournisseurs cloud hausse le ton contre le groupe américain. Elle l’accuse de « [prendre] le secteur en otage » en abusant de la « position dominante » de VMware sur le marché de la virtualisation.
En première ligne, la fin des programmes partenaires de VMware (sauf pour l’informatique cliente, vendue depuis). Les intéressés en furent informés fin décembre : à partir du 5 février 2024 allait s’opérer un basculement vers le programme Broadcom Advantage Partner, ouvert… sur invitation, à la discrétion de Broadcom.
Les CSP reçurent, par après, un deuxième message. Avec une échéance spécifique : le 30 avril 2024, date de fin du programme Partner Connect. C’est-à-dire celui qui concerne les fournisseurs utilisant vSphere sur leurs IaaS.
Depuis lors, il se dit que seule une poignée – 10 à 15 % – des quelque 4000 partenaires Partner Connect pourront poursuivre l’aventure sous le régime Broadcom Advantage Partner. S’il ne reprend pas cette estimation, le CISPE prétend tout de même que de nombreux fournisseurs resteront sur le carreau.
Le CISPE pointe aussi une hausse des coûts
L’association demande qu’au minimum, Broadcom mette en suspens les ruptures de contrats avec ses partenaires. Elle appelle aussi à la possibilité de sortir du contrat multiannuel imposé par Broadcom « dès lors que des alternatives viables seront disponibles ».
« Dans [quelques] semaines, des services cloud essentiels […] pourraient se retrouver hors ligne », nous résume-t-on. Et de pointer les courts délais de réflexion dont les invités au nouveau programme disposeraient pour accepter des « conditions de licence injustes » incluant par exemple des engagements à plusieurs dizaines de millions d’euros.
Le CISPE dénonce également le retrait « sans préavis » de « centaines de produits » ainsi que l’imposition de nouvelles conditions à l’offre restante, « de sorte que cela accroît injustement les coûts pour les clients ».
Broadcom a effectivement écumé – ou simplifié, c’est selon – le portefeuille de VMware. Pour mettre l’accent sur des offres groupées, notamment la pile Cloud Foundation.
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