Clients de VMware : les raisons de la colère
Broadcom remplace pas moins de 168 logiciels VMware par deux grandes licences de location correspondant à deux bouquets de services logiciels. Une stratégie qui entraine une vague de protestation massive chez les clients.
Fédérés par les opérateurs cloud membres du CISPE et par quatre associations européennes de DSI dont le Cigref, une vague de clients rejettent le nouveau portefeuille de services logiciels et les prix associés présenté par Broadcom.
Ce ne sont pas moins de 168 logiciels VMware qui sont remplacés par deux grandes licences de location correspondant à deux bouquets de services logiciels autour des suites VCF (VMware Cloud Foundation) et VVF (VMware vSphere Foundation).
Résultat : une inflation des tarifs qui atteint des sommets. De six à douze fois selon les évaluations effectuées par les opérateurs cloud du CISPE. Pire, les conditions de sécurité proposées seraient très éloignées de celles des licences perpétuelles
Dès la fin 2022, la Commission européenne ouvrait une enquête sur Broadcom, craignant que l’acquisition de VMware ne lui permette de restreindre la concurrence sur le marché des adaptateurs réseau interopérables avec les logiciels VMWare.
Une nouvelle offre par abonnement autour de VCF et VVF
Les détracteurs actuels de la nouvelle politique commerciale redoutent bien pire : la mise à mort progressive des petits opérateurs cloud de proximité.
« Ce qu’il faut, c’est une action concertée de la part des régulateurs pour imposer, par le biais d’enquêtes formelles, un retour à des principes de licence équitables sur l’ensemble du marché des logiciels » demande Henri d’Agrain, le directeur général du CIGREF
Dans un billet de blog, Hock Tan, le PDG de Broadcom défend le nouveau modèle de vente de VMware. Et d’affirmer que « VCF comprend toutes les capacités de calcul, de stockage, de mise en réseau, de gestion et de support qui permettent de fournir une infrastructure et des opérations cohérentes dans le cloud. Il est proposé à la moitié du prix catalogue par rapport aux tarifs précédents… au moment charnière où l’infrastructure doit devenir évolutive et résiliente. »
Des arguments que réfutent la coalition de clients.
« Une des promesses importantes du cloud est la transparence et la simplicité. La budgétisation est censée être facile. Mais, la réalité est toute autre, » observe Bernard Duverneuil, Vice-Président du Cigref en charge des Affaires européenne
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En attendant, les migrations d’hyperviseurs vont bon train. Citrix, Microsoft, Nutanix, et Red Hat rivalisent d’offres alternatives aux logiciels VMware destinées aux infrastructures virtualisées et hyperconvergées.
Autre preuve récente des recherches actives de systèmes de substitution, l’éditeur français Vates enregistre plus de 800 000 téléchargements de son hyperviseur open source XCP-ng.
Tout en parachevant Xostor, sa solution d’hyperconvergence fondée sur la technologie DRBD conçue pour créer un réseau SAN virtuel et mutualiser les espaces de stockage des serveurs
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