Limelight introduit l'anti DDoS dans sa plate-forme CDN
Limelight est un acteur du CDN (content delivery networks) plutôt spécialisé dans le broadcasting vidéo. Un secteur porteur selon Jason Thibeault (notre photo), directeur marketing du fournisseur américain qui estime que « le marché européen [de la diffusion de vidéo] est en plein essor grâce aux OTT ». Netflix, YouTube, Dalymotion, Canal Play ou Orange TV (« l'expérience utilisateur est bonne en France »), s'inscrivent comme autant d'acteurs qui font que le trafic Internet se compose aujourd'hui pour 70% à 80% environ de contenus vidéo. Et l'émergence des télévisions connectées et l'arrivée des vidéos 4K devraient accentuer la tendance.
Un contenu que Limelight entend permettre à ses clients (Arte+7 en France notamment) de distribuer au plus prêt des utilisateurs finaux en s'appuyant sur un réseau privé construit sur les infrastructures des grands fournisseurs de capacité (Tier 1) comme AT&T, Level 3, l'interconnexion avec les opérateurs locaux et les grands points de peering (dont France-IX en France). « Nous privilégions plusieurs fournisseurs et cherchons les points de peering ouverts », explique Jason Thibeault. Une stratégie différente de son concurrent le plus direct Akamai (qui préfère passer des partenariats avec les opérateurs pour se positionner sur leurs coeurs de réseau) et qui demande des investissements massifs en équipements.
15 Tbit/s de bande passante
A coups de millions de dollars (entre 10 et 20 millions en 2015 évoque notre interlocuteur), Limelight déploie ses serveurs caches dans 80 points de présence dans le monde chez les hébergeurs neutres (Equinix, Telehouse 2 en France notamment) en s'assurant que les data centers sont reliés entre eux par des fibres noires pour constituer un backbone mondial afin d'offrir une « architecture comme réseau privé ». « Pour toucher une audience mondiale, nous contournons l'Internet public afin de pouvoir distribuer de volumineux fichiers vidéo », explique le responsable. Limelight déclare disposer d'une capacité de 15 Tbit/s en bande passante.
Si la distribution de contenus vidéo constitue l'essentiel de l'activité de Limeligt (qui déclare couvrir plus de 90% de l'audience mondiale), le CDN créé en 2001 propose aussi évidemment des services de distribution classiques avec l'accélération des objets web (Apple et plusieurs éditeurs de jeux font appel à Limelight pour pousser leurs mises à jour, Carrefour ou l'Equipe pour s'assurer de la disponibilité de leurs sites.), et l'optimisation des contenus (adapter une taille d'image au format du terminal notamment). Mais aussi, de plus en plus, de la sécurité.
L'indispensable protection anti-DDoS
Une application de sécurité a ainsi été introduite dans la version 3.0 de la plate-forme de pilotage Orchestrate que le CDN a présentée à l'occasion du salon IBC d'Amsterdam (du 11 au 14 septembre). Il s'agit de la fonction DDoS Attack Interceptor qui vise, donc, à prévenir les attaques par déni de service sur un réseau de distribution. « Le service s'appuie sur la surveillance du réseau et la lecture des trames pour détecter les requêtes suspicieuses et les rediriger », schématise Didier Nguyen, business development chez Limelight France. Une fonction indispensable aujourd'hui face à la recrudescence de ce type d'attaques pour garantir la disponibilité d'un flux vidéo ou d'un site web.
Orchestrate s'enrichit également de SmartPurge, une fonction de gestion des contenus en cache à l'échelle mondiale en quasi temps réel. « Quelques secondes suffisent pour effacer du contenu contre des heures chez nos concurrents », assure Jason Thibeault. Autres nouveautés?: Multi-Device Media Delivery (MMD) Live (qui transcode en temps réel les contenus numériques selon le terminal requis pour la diffusion simultanée sur une multitude de plates-formes); et, dans le courant de l'année, MediaMover (pour stocker dans le Cloud Orchestrate Storage de Limeligt les contenus d'origine afin de protéger les serveurs contre les pics de demande et améliorer les performances de diffusion). Notons également la prise en charge du format MPEG-DASH (Dynamic Adaptive Streaming over HTTP, dédié à la diffusion audiovisuelle sur Internet). Limelight revendique aujourd'hui 1600 clients environ dans le monde.
Lire également
Cedexis scanne les pannes de l'Internet en temps réel
Jérôme Renoux, Akamai : « On déporte la sécurité dans le Cloud »
CDNetworks lance son firewall applicatif web basé sur le comportement
Sur le même thème
Voir tous les articles Cloud