Multicloud : pourquoi il faut miser sur le serverless
Le serverless se pose comme la technologie qui va permettre un nouveau bond en avant en termes d’efficacité et de baisse du coût des applications. Malgré ses avantages, l’approche pâtit de quelques contraintes dont une adhérence plus forte au Cloud provider. Un mal nécessaire pour passer à l’étape supérieure ?.
Sommaire
Airbus, L’Oréal, Air France, toutes les grandes entreprises y viennent… Architectures Web hautement scalables, développements d’API, manipulation de données IoT, la liste des applications qui peuvent être traitées par des appels de fonctions Serverless s’allonge à l’infini.
1 Serverless : gérer le « vendor lock-in » dès la conception
L’écosystème serverless va désormais bien au-delà du Functions as a Service (FaaS), avec des bus d’événements, des orchestrateurs, du Kubernetes et des bases de données serverless qui permettent d’imaginer des architectures complexes.
Lors de l’AWS Summit 2022, François Le Gac, Head of Cloud Product and Service Line chez Airbus soulignait la synergie entre les services managés et le serverless dans le cadre de la transformation digitale de l’avionneur : « Nous sommes aujourd’hui capables de livrer des projets en 3 mois contre 24 mois par le passé. Nous avions besoin de 12 à 18 mois pour déployer un stack technologique dans nos datacenters. Sur AWS, il nous faut que 3 mois pour mettre en compliance un stack sur notre « landing zone ». Un deuxième aspect, c’est la scalabilité : nous n’avons plus de problèmes de provisioning, plus de problèmes de Capacity Planning. Le troisième bénéfice porte sur la sécurité. Le Cloud nous permet d’atteindre des niveaux de sécurité qu’il serait beaucoup plus compliqué d’atteindre sur un datacenter classique. »
Airbus annonce des économies de l’ordre de 25% à 40% de ses coûts d’exploitation, selon l’application.
Lire aussi : PaaS et multicloud, une antinomie ?
2 Serverless : gérer le « vendor lock-in » dès la conception
Si les gains générés par le serverless sont spectaculaires, beaucoup de DSI s’alarment sur un risque de » vendor lock-in « .
Mehdi El Kouhen, Architecte Devops & Cloud chez Ippon Technologies estime qu’il est possible de passer outre cette contrainte : « Le » vendor lock-in » peut être facilement contourné par la mise en œuvre d’une bonne structuration du code et aller vers des architectures tolérantes au changement, à l’image des architectures hexagonales. Seules les couches basses qui reçoivent les événements vont être impactées par une migration vers un autre fournisseur Cloud. Toute la partie de l’application qui relève du métier ne sera pas impactée. »
Il existe aujourd’hui des fonctions serverless chez tous les hyperscalers, ainsi que chez Scaleway qui se pose en alternative souveraine.
L’adoption du serverless est d’autant plus simple que l’approche n’implique pas de devoir former à nouveau les développeurs. Et qu’il est possible de conserver des pratiques en place, dont la conception pilotée par les domaines (DDD). Toutes les applications ne sont pas adaptées à une approche serverless.
Le modèle est particulièrement bien adapté pour développer des API REST Stateless mais dans d’autres contextes il sera moins le cas et il faudra composer avec les limites techniques définies par le fournisseur Cloud en termes de mémoire, d’espace disque et de durée d’exécution maximale.
Le rapport annuel produit par Datadog fait apparaitre une adoption extrêmement rapide par les entreprises déjà utilisatrices d’un hyperscaler. Les entreprises utilisent à la fois plusieurs langages, mais aussi de nombreux services serverless chez leur Cloud Provider, preuve d’un usage de plus en plus extensif de cette nouvelle façon de concevoir des applications.
3 Pourquoi Blank a choisi les technologies Serverless
Filiale à 100% du groupe Crédit Agricole, Blank est une néo-banque qui propose divers services financiers à destination des professionnels.
« Dès la création de Blank fin 2019, j’ai fait le pari de construire nos services avec des technologies que l’on appelle “Serverless”; c’est-à-dire déléguer une partie importante des aspects d’infrastructure à AWS : sécurité, scalabilité, disponibilité… Aujourd’hui, encore peu d’entreprises ont fait ce choix, il était audacieux, mais je suis convaincu qu’il s’agit d’une transformation majeure qui va attirer de plus en plus de start-up. Il y a 10 ans, le Cloud Computing a permis aux entreprises d’externaliser des tâches critiques pour leur activité, mais à faible valeur ajoutée pour leurs clients (la gestion d’un datacenter par exemple). Le Serverless nous permet de franchir une étape supplémentaire dans cette direction. Le temps qu’un ingénieur Blank ne passe pas à configurer des nouveaux serveurs pour tenir la charge, il peut l’utiliser à développer une nouvelle fonctionnalité directement utile à nos clients ! » explique Simon Parisot, CEO et co-fondateur de Blank.
4 Coût, sécurité et scalabilité : les 3 atouts du Serverless
« Le coût est sans doute l’atout du Serverless le plus évident : il s’agit du mode de facturation « Pay as you go » le plus optimisé qui soit. On atteint des coûts de « run » extrêmement faibles, de l’ordre de quelques dizaines d’euros seulement pour un projet que nous avons mené pour un énergéticien. Ce coût aurait été très largement supérieur si nous avions mis en œuvre des instances.
Le volet sécurité est un autre atout majeur du Serverless. La responsabilité de la sécurité de l’application bascule du côté du fournisseur Cloud et les tâches de sécurisation côté entreprise sont beaucoup allégées. Enfin, le Serverless est scalable à l’infini, le dimensionnement des fonctions Lambda par AWS est automatique. Si on se place du côté des développeurs, l’approche présente de nombreux avantages : le Serverless pousse les développeurs à adopter des patterns d’architecture beaucoup plus performants. Le Serverless n’a que très peu d’impact sur le code lui-même. Les coûts d’exécution des applications sont très faibles et celles-ci sont beaucoup plus simples à gérer. » détaille Mehdi El Kouhen, Architecte Devops & Cloud chez Ippon Technologies.
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