OVHcloud défend ses indicateurs environnementaux
À l'heure où certains de ses KPI environnementaux évoluent défavorablement, quels motifs et quelles perspectives OVHcloud avance-t-il ?
Finies les « énergies renouvelables », place aux « énergies bas carbone ». D'une année sur l'autre, la terminologie environnementale a changé chez OVHcloud. En tout cas pour ce qui est des objectifs 2025.
Ce qui n'a pas changé à cet horizon : « contribuer au Net Zéro planétaire » en équilibrant les émissions de carbone et les actions de compensation à la fois sur les émissions directes (scope 1) et certaines émissions indirectes (scope 2). Il s'agira ensuite de trouver - pour 2030 - l'équilibre sur le scope 3.
Celui-ci englobe les émissions indirectes produites en amont et en aval de la chaîne de valeur - qui va de l'approvisionnement en matières premières à la fin de vie des produits. Il a représenté 55 % des émissions d'OVHcloud sur son exercice fiscal 2022 (bouclé le 31 août dernier).
OVHcloud reconnaît le travail qu'il lui reste à faire sur ce périmètre. En l'état, il ne dispose pas, pour les composants de ses serveurs, de données d'analyse de cycle de vie. À défaut, il utilise, pour estimer leur empreinte environnementale, des ratios monétaires. Des travaux sont en cours avec les dix principaux fournisseurs du groupe (80 % des composants achetés) pour obtenir des données. Objectif : les avoir collectées à la fin de l'exercice 2023.
Fermes et agrivoltaïsme
OVHcloud justifie le changement de terminologie par le mix énergétique actuel. Lequel « favorise déjà le recours à l'énergie bas carbone comme le nucléaire (France) et l'hydroélectricité (Québec) ». Il met tout de même en avant sa démarche de sécurisation d'achats d'énergies renouvelables. Sa vitrine : un contrat signé en novembre 2021 avec EDF Renouvelables. Il porte sur la fourniture d'électricité issue d'un parc agrivoltaïque de 50 MW localisé dans le sud de la France. D'une durée initiale de 15 ans, il doit couvrir, à partir de 2025, un quart du besoin en énergie d'OVHcloud en France.
Deux autres contrats de ce type sont en négociation pour couvrir, à la même échéance, 100 % des besoins en Allemagne et en Pologne.
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On notera l'initiative de compensation carbone exécutée en parallèle avec l'entreprise lilloise TerraTerre. Elle implique la mise en oeuvre de projets au sein de 8 fermes françaises, pour une réduction de 1848 tonnes équivalent CO2.
Autre démarche environnementale : Fret 21, conduite avec les donneurs d'ordre des transporteurs. Les entreprises volontaires signent un accord avec l'ADEME. Elles y précisent un objectif de réduction et s'engagent sur des actions. Le but : avoir, en 2030, réduit les émissions de 28 % dans le secteur des transports.
Strasbourg, la canicule... et une ISO en ligne de mire
Sur l'exercice 2022, le taux d'usage d'énergies renouvelables s'est élevé à 77 % (contre 78 % en 2021). La baisse est plus importante sur un autre KPI : le taux de réutilisation des composants. On est passé de 34 % à 25 %. « Ce taux était exceptionnellement élevé [...] essentiellement en raison de l'incident de Strasbourg », justifie OVHcloud.
Un autre indicateur a connu une évolution défavorable : le WUE (Water Usage Effectiveness). C'est-à-dire le rapport entre la consommation d'eau des systèmes de refroidissement et la consommation d'électricité des services.
Là aussi, OVHcloud a une explication : les températures exceptionnellement plus chaudes de l'été 2022. Et une précision : le WUE tel que mesuré surestime la réalité. Il tient, en l'occurrence, compte de la consommation d'eau indiquée dans les relevés des fournisseurs. Consommation qui est supérieure à l'utilisation des réelles des systèmes de refroidissement, nous affirme-t-on.
Dans ce contexte, il est prévu d'ajuster la mesure en suivant la norme ISO 30134-9. Cela induit l'installation de compteurs d'eau en amont des systèmes de refroidissement dans les datacenters. Objectif : déployer sur l'exercice 2023, pour des mesures conformes ISO en 2024 - elles prendront en compte l'eau effectivement évaporée.
Le refroidissement adiabatique est un autre levier en cours de déploiement. Sur le principe de la chaleur latente, on utilise le changement de phase de l'eau de la forme liquide à la forme gazeuse pour « pré-refroidir » l'air avant son passage dans le système de refroidissement.
En matière de WUE, le datacenter SBG5, inauguré en septembre 2022, fait office de modèle. À 0,2 l/kWh, il a besoin d'« un verre d'eau pour refroidir un serveur pour 10 heures d'utilisation ».
Photo d'illustration © OVHcloud
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