Opérateurs télécoms européens: une nouvelle partie de Monopoly se joue
La vie économique est faite de cycles. Au début des années 2000, les grands opérateurs européens, portés puis lâchés par la bulle Internet, avaient multiplié les rachats et les repositionnements. Après avoir laissé beaucoup de plumes, suite à l'éclatement de la bulle, ces géants s'étaient repliés dans une phase de régime forcé, à grands coups de plans de restructuration.
Aujourd'hui, une certaine fièvre touche à nouveau les Vodafone, France Télécom et autres Telecom Italia. Douce en 2006, la température pourrait monter d'un cran cette année.
Le premier d'entre eux, le britannique Vodafone multiplie les mouvements stratégiques. Ce géant du mobile a ainsi décidé de mettre le cap à l'Est: 4,4 milliards de dollars ont été consacrés aux rachats de Mobifon (premier opérateur de Roumanie) et d'Oskar Mobil (3e opérateur mobile de République Tchèque). Il met ensuite 4,55 milliards de dollars sur la table pour s'emparer de Telsim (Turquie) et de ses 8 millions d'abonnés.
Aujourd'hui, Vodafone entend absolument se développer en Inde, après avoir abandonné au prix fort ses positions au Japon. Il serait prêt à débourser jusqu'à 18 milliards de dollars pour prendre le contrôle d'Hutchison Essar.
Déterminé, il aurait eu des discussions avec SingTel en vue de céder les 10% qu'il détient dans le capital de l'indien Bharti Airtel. Objectif, permettre de se décharger s'il obtenait le contrôle de Hutchison Essar, écrit le Sunday Telegraph.
De son côté, le néerlandais KPN cherche des acquisitions pour s'étendre en Europe, rapporte le quotidien De Telegraaf. Selon le directeur général du groupe Ad Scheepbouwer, KPN voit des occasions possibles en téléphonie mobile sur les marchés allemand et belge, ainsi qu'en Europe centrale et orientale.
Dans ces régions, KPN vise cinq ou six pays, dont la Pologne, la Suisse et l'Autriche, ajoute Scheepbouwer.
Par ailleurs, dans une interview au journal allemand Börs en-Zeitung, le directeur financier de KPN Marcel Smits déclare que le groupe est prêt à accroître sa dette nette de 9,4 milliards à quelque 12 milliards d'euros pour financer des acquisitions. Ca chauffe aux pays des bataves !
Enfin, cette effervesence ne touche pas seulement les géants occidentaux puisque le russe Sistema a confirmé samedi être intéressé par une entrée dans le capital de Telecom Italia et que des discussions étaient engagées. En effet, le groupe Pirelli a indiqué à plusieurs reprises qu'il était prêt à céder une participation minoritaire dans Olimpia, holding qui détient 18% de Telecom Italia.
« Nous sommes intéressés. Nous sommes en discussion« , a déclaré à Reuters Vladimir Ievtouchenkov, actionnaire principal du conglomérat en réponse à une question sur ce dossier, en marge du forum économique de Davos.
Rappelons que Sistema a pris le contr premier opérateur russe de téléphonie mobile Mobile TeleSystems et l'opérateur de téléphonie fixe Comstar.
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