Oracle OpenWorld 2015 : le Cloud sinon rien
« Aujourd'hui, Oracle Cloud est une réalité avec 1 300 clients d'Oracle ERP Cloud (contre seulement 120 pour Workday), 5 000 clients pour la suite ressources humaines HCM Cloud (plus que Workday). Et autant pour CRM Cloud (numéro 2 derrière Salesforce) ! », a lancé Larry Ellison aux 60 000 participants d'OpenWorld, la grande conférence annuelle d'Oracle qui se tient jusqu'au 29 octobre à San Francisco. « Par ailleurs, nous enregistrons une croissance supérieure à celles de Salesforce et Workday cumulées. »
On percevait quelque agacement dans les propos du dirigeant, qui semble déplorer qu'Oracle ne soit pas spontanément perçu comme acteur incontournable du Cloud. Pourtant, rien de plus logique. Oracle est finalement arrivé assez tard sur ce marché, revendiquant la nécessité d'en comprendre les mécanismes et les leviers, et de s'assurer d'une réelle demande de la part des entreprises. Donc l'image d'innovation en a souffert.
« Nous avons décidé dès le départ qu'il fallait proposer une plateforme PaaS en parallèle des solutions SaaS », rapporte Larry Ellison, président exécutif et directeur technique de l'éditeur. « En effet, très vite, les entreprises souhaitent étendre les fonctions des applications à travers cette couche middleware. Lorsqu'Amazon Web Services [AWS] a proposé des serveurs virtuels EC2 et une offre basique de stockage, nous avons estimé qu'il nous fallait proposer de l'IaaS évolué. Il faut que les entreprises puissent aller vers le Cloud en disposant d'un choix varié entre de multiples systèmes d'exploitation, plusieurs langages de programmation, divers frameworks. y compris non-Oracle. Même si je préfèrerais qu'ils choisissent des technologies Oracle.»
Seul acteur complet du Cloud avec Microsoft ?
La priorité stratégique est clairement au Cloud pour l'éditeur. Et comment mieux vanter ses qualités qu'en se comparant aux autres, en désignant leurs faiblesses ? Un exercice qu'affectionne particulièrement Larry Ellison : « Sur le Cloud, nous avons affaire à de nouveaux concurrents. Ainsi, sur les applications en mode SaaS, nous rencontrons souvent Salesforce et Workday, mais pas SAP. Sur le PaaS, nous affrontons Microsoft, mais pas IBM. Et sur l'IaaS, nous voyons Amazon Web Services, mais jamais, jamais, jamais ni IBM, ni EMC. Sur les trois couches de services (IaaS, PaaS et IaaS), Microsoft est présent, Amazon et Salesforce le sont sur deux uniquement, et Workday sur une seule. Oracle Cloud est fortement présent sur les trois. Des suites complètes d'applications en mode SaaS (Marketing avec CX Suite, HCM Suite, EPM Suite.) ; une suite complète de services PaaS reposant sur des standards (SQL, Hadoop, NoSQL, Java Middleware, node.js, Ruby.) ; et des services d'infrastructure (IaaS) sécurisés, fiables, à prix compétitifs, et fidèles aux standards (Openstack, Linux OS, Xen VM, Docker). »
Le CTO considère donc Microsoft comme son seul réel concurrent frontal, Redmond ayant lui aussi choisi de développer (ou de réécrire) un code identique pour ses solutions Cloud et sur site, afin d'autoriser les migrations dans les deux sens et de faciliter l'intégration.
Les 6 piliers de la pyramide Oracle Cloud
Larry Ellison a ensuite consacré un long moment à l'énumération et à l'explication des 6 objectifs que s'est fixé Oracle dans la conception de ses solutions Cloud afin de faciliter son implémentation dans les entreprises.
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- Le coût le plus bas. Outre une politique de prix compétitifs pour ses services d'infrastructure (équivalents voire plus bas qu'AWS, à en croire l'éditeur), Oracle aidera les entreprises en automatisant un maximum de tâches afin de réduire les coûts. « Le coût le plus important est lié à la main d'oeuvre. Or, l'automatisation apporte une réponse et augmente la productivité », complète Larry Ellison.
- La fiabilité. « Une tolérance totale aux pannes s'impose, ne laissant de place à aucun point de défaillance », a martelé le CTO. Avec des déploiements redondants, des mises à jour de patch instantanées ou la reprise sur incident immédiate. entre autres. L'automatisation limite aussi les erreurs humaines.
- Les performances. « Nous devons proposer ce qu'il y a de plus rapide à tous les niveaux : la base de données, le middleware, l'analytique, etc. Car plus vite vous exécutez les traitements, moins vous utilisez de ressources pour les réaliser », analyse Larry Ellison. In-memory, In-memory in-Flash Columnar Database, Exadata in the cloud, etc. sont ici de la partie.
- Une conception reposant sur des standards. SQL, Hadoop, NosQL, Java, Ruby, node.js, Linux, Docker, etc. « Il s'agit d'accélérer les projets sans emprisonner l'entreprise dans une technologie, y compris pour interagir avec d'autres Cloud comme ceux d'Amazon ou de Microsoft », assure le dirigeant.
- Une compatibilité totale entre les applications Oracle sur site, ou en Cloud privé, et les services d'Oracle Cloud, utilisant le même code. Objectif : faciliter les migrations et l'intégration entre ces environnements, et une console unique pour administrer et superviser l'ensemble de ces architectures.
- Une sécurité active en permanence. Tout est chiffré par défaut, avec possibilité de gestion des clés par l'entreprise. De plus, une défense active et continue vise à repousser les cyberattaques. « Et cela intervient aux niveaux les plus bas : dès le coeur du processeur et depuis la base de données », souligne Larry Ellison. « Le seul moyen de lutter efficacement contre les attaques. Concernant les priorités de l'entreprise, je positionne la sécurité en toute première place. »
Nouveaux services à gogo
Et pour bien démarrer la semaine, Larry Ellison a enchaîné les annonces qui seront développées dans les jours à venir. Outre les multiples améliorations et optimisations des SaaS existants, l'éditeur annonce trois extensions majeures. Oracle SCM Cloud, le SaaS de Gestion de la chaîne logistique (ou d'approvisionnement), est enrichi ainsi de deux nouveaux services.
Manufacturing Cloud propose une interface graphique où, à partir de modèles standard, l'ingénieur peut élaborer la séquence d'opérations qui définit chaque processus. Planning Central Cloud intègre les plannings de l'offre et de la demande dans un environnement graphique et analytique intuitif. Venant compléter des modules Marketing, Ventes ou Services du Customer Experience Cloud, le nouveau SaaS E-commerce est un module développé 100% sous Fusion Middleware.
L'Application Cloud Builder Services offre plusieurs possibilités : la création d'extensions SaaS Web ou mobiles - des applications combinant des données Saas et sur site accessibles sur tous les terminaux -, la réalisation de préintégrations SaaS ou sur site pour une connectivité accélérée, le développement drag&drop destiné aux utilisateurs métier, ou encore un catalogue de service SaaS avec identification unique (Single Sign On).
L'Integrated Just-in-Time Learning System est un service d'Oracle Cloud Platform, donc accessible à toute application SaaS Oracle, pour créer des fonctions de type « Learn the App, Learn the Job », suivre les formations des employés dans HCM Cloud, accéder à des formations Youtube, Coursera ou Udacity.
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Bien entendu, le produit phare et historique ne saurait être oublié. « Database Cloud Service compte aujourd'hui 2 259 clients, contre 87 en octobre 2014 ! », s'enthousiasme Larry Ellison. Et d'annoncer les nouveautés majeures d'Oracle Database 12c release 2 (ou 12.2) : plus d'agilité et de capacités avec Oracle Multitenant, des fonctions In-Memory améliorées (gestion automatisée, performances accrues, plus d'options de déploiement.), et un support étendu des technologies Big Data (In-Memory amélioré, meilleur support des technologies Graph et spatiales, et services de Big Data Management - Hadoop et Spark, Big Data Preparation, Big Data Discovery and Visualization Cloud -).
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Crédit Photo : Oracle
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