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PaaS et multicloud, une antinomie ?

En plus d'une tendance à se chevaucher au catalogue des principaux fournisseurs, les offres PaaS apparaissent globalement peu propices au multicloud.

Publié par Clément Bohic le | Mis à jour le
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PaaS et multicloud, une antinomie ?
© généré par IA

S'agissant du PaaS, difficile d'adopter une stratégie multifournisseur ?

Pour beaucoup d'organisations, ce n'est pas réalisable, à moins de faire la séparation entre les besoins front-end et back-end, souligne Gartner.

C'est la première fois que le cabinet américain dédie un Magic Quadrant à ce segment de marché. Il y classe 12 fournisseurs. Dont 5 dans le carré des "leaders" : AWS, Google, Microsoft, Red Hat et Salesforce.

L'évaluation des offreurs s'est faite sur deux axes. L'un prospectif ("vision"), centré sur les stratégies (sectorielle, géographique, commerciale, marketing, produit...). L'autre centré sur la capacité à répondre effectivement à la demande ("exécution" : expérience client, performance avant-vente, qualité des produits/services...).

Sur l'axe "exécution", la situation est la suivante :

RangFournisseur
1AWS
2Microsoft
3Google
4Red Hat
5Salesforce (Heroku)
6Cloudflare
7Huawei
8Vercel
9Platform.sh
10Netlify
11Mia-Platform
12Render

Sur l'axe "vision" :

RangFournisseur
1Microsoft
2AWS
3Google
4Red Hat
5Salesforce
6Vercel
7Netlify
8Platform.sh
9Cloudflare
10Huawei
11Render
12Mia-Platform

Fonctions, conteneurs... Des solutions qui se chevauchent

Google, Microsoft et Red Hat ont tout trois le droit à une remarque sur les SLA. D'une part, pour l'absence de garanties sur la latence utilisateur. De l'autre, pour leur refus d'en négocier au-delà des niveaux standards.

Gartner évoque aussi, chez Google et Microsoft comme chez AWS, la complexité à choisir entre les solutions, qui tendent à se chevaucher (Cloud Run et Kubernetes Engine chez le premier ; Azure Container Apps et Azure Kubernetes Service chez le deuxième ; App Runner et Fargate chez le troisième).

Quatre des cinq "leaders" ont droit à un bon point pour la qualité de leurs produits :

  • AWS, entre autres pour la variété des environnements d'exécution
  • Google, entre autres pour son niveau de prise en charge des langages et frameworks, ainsi que la brique Gemini Cloud Assist
  • Microsoft, entre autres pour la facilité d'utilisation, la fiabilité et la scalabilité
  • Salesforce, pour la simplicité de déploiement et de mise à l'échelle

Red Hat fait exception. Gartner préfère souligner sa marge de progression pour ce qui est de l'intégration de ses offres managées avec les services cloud des hyperscalers.

Heroku s'aligne sur la stratégie verticale de Salesforce

Red Hat ne se distingue pas non plus sur le volet innovation : les fonctionnalités qu'ils a ajoutées dernièrement ne sont pas disruptives, considère le cabinet américain.
La filiale d'IBM a en revanche pour elle la flexibilité de déploiement de ses solutions, assortie d'une portabilité "relativement simple" entre environnements. Elle a par ailleurs livré, en 2024, des fonctionnalités couvrant les principales demades de ses clients (virtualisation, assistance IA, sécurité...). Autre atout : l'écosystème, des partenariats hyperscalers au réseau de revendeurs et d'intégrateurs.

Heroku ne se distingue pas plus sur l'innovation : il a tendance à se focaliser sur la stabilité et sur les améliorations incrémentales. Gartner note aussi l'absence de prise en charge des fonctions sans serveur et le maintien d'un orchestrateur de conteneurs propriétaire (Dynos). En outre, le marketing est très technique, orienté vers un public souvent peu impliqué dans les décisions d'achat.
Heroku a en revanche pour lui un outillage intuitif accompagné de quantité de ressources (documentation, tutos, formations, certifications). Et son alignement sur la stratégie sectorielle de Salesforce.

Lambda, Azure Functions... Des offres qui ne favorisent pas le multicloud

L'intuitivité des outils et la quantité de ressources vaut également un bon point à Microsoft. Qui se distingue aussi par le niveau d'intégration d'Azure Functions avec Azure DevOps, Visual Studio et Visual Studio Code.

Outre la complexité de choix et les SLA, Microsoft a droit à un avertissement sur sa compréhension du marché. En tout cas au sens où les applications développées sur Azure Functions peuvent être difficile à déplacer chez d'autres CSP.
AWS a droit à la même remarque à l'égard de Lambda. Attention aussi à l'exhaustivité du portefeuille, au sens où elle peut "dépasser" les nouveaux clients qui n'en ont pas une connaissance profonde.

Cette exhaustivité constitue aussi un point fort, étant synonyme de complémentarité entre produits. Un phénomène que renforcent la marketplace et les intégrations natives. AWS a aussi pour lui ses avancées dans la GenAI et ses investissements dans le serverless.

La GenAI vaut aussi un bon point à Google, pour sa transversalité dans l'offre PaaS. Le groupe américain se distingue également sur sa capacité à répondre aux besoins de flexibilité des développeurs. Gartner n'est pas aussi positif quand au niveau d'intégration des produits et des workflows, plus important que chez les autres "leaders"... ce qui peut compromettre la flexibilité.

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